Le syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a organisé un point de presse ce 13 mars 2023 à Bobo-Dioulasso. Il dénonce une gestion calamiteuse du Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Manque de matériels, conditions déplorables de collecte de sang, retard de paiement des frais de missions sont, entre autres, les points soulevés par les syndicalistes.
Depuis 2017, la banque de sang traverse une crise. C’est ce qui ressort des déclarations du SYNTSHA qui attire l’attention de l’opinion publique sur les conditions de travail du personnel du CNTS. Selon Bernardin Sanou, Coordonnateur du SYNTSHA, les agents du centre sont confrontés à une insuffisance criarde de matériels et consommables nécessaires au bon fonctionnement des structures opérationnelles. Toujours selon le Coordonnateur, le CNTS n’a plus de fauteuils de prélèvement adaptés.
“Dans certaines zones, les agents sont obligés de faire des prélèvements sur des bancs ou des chaises… Certains matériaux comme les gants et les poches de sang sont généralement périmés et cela n’est pas sans conséquence sur la santé des malades. Quand nous avons essayé de parler de ce problème à la Directrice, elle nous a dit qu’en lieu et place du mauvais matériel, elle préfère sauver des vies”, affirme M. Sanou qui précise qu’un matériel de collecte de sang de mauvaise qualité peut être source d’infections pour le collecteur lui-même, ou pour le patient qui attend d’être transfusé.
Le syndicat dénonce également le manque de ressources humaines qui entrave les actions de collecte de sang. “Souvent, nous avons des opérations de collecte ou des sensibilisations sur le terrain. Mais soit il n’y a pas de véhicule, soit il n’y a pas de chauffeur. Du coup, plusieurs activités de grandes importances se retrouvent annulées”, regrette Bernardin Sanou, avant de révéler que parfois, les agents sont obligés de prendre en charges le rafraichissement (pain + sardines + boisson) offert aux donneurs.
Le SYNTSHA a aussi évoqué les pannes récurrentes au niveau des automates des laboratoires : “Nous assistons à des épisodes de pannes d’appareils allant à plus de deux semaines. Cette situation entraine systématiquement des ruptures de produits sanguins labiles dans les formations sanitaires”.
Les retards de paiement des frais de missions sont aussi des difficultés auxquelles le SYNTSHA espère des réponses adéquates. Le syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale interpelle le ministère de tutelle et le gouvernement à s’intéresser à la gestion actuelle du CNTS.
Le sang est aujourd’hui considéré comme un médicament de première nécessité. Son importance pour les structures de santé n’est plus à démontrer. Le CRTS de Bobo-Dioulasso produit, à lui seul, 300 poches de sang par jour, contre environ 400 à 500 à Ouagadougou.