L’ex-président de la Centrafrique, François Bozizé, aujourd’hui à la tête de la principale coalition rebelle, a été condamné aux travaux forcés à perpétuité à Bangui, notamment pour « complot » et « rébellion ».
M. Bozizé a été condamné, le 21 septembre 2023, à cette peine par contumace comme deux de ses fils et 20 autres co-accusés dont des chefs rebelles importants.
Ils ont tous été condamnés aussi pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat » et « assassinats », selon le jugement lu par Joachim Pessire, Premier président de la Cour d’appel de Bangui qui juge, en première instance, les affaires criminelles.
M. Bozizé s’était réfugié au Tchad jusqu’en mars 2023, date à laquelle il s’est exilé en Guinée-Bissau. Il est le coordinateur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la principale coalition rebelle centrafricaine formée en décembre 2020 et qui poursuit une guérilla dans le Nord du pays.
Ali Darassa, chef militaire en fuite de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), principale composante de la CPC, figure parmi les condamnés.
La Centrafrique subit depuis 2013, après le renversement du président Bozizé, une guerre civile qui est à l’origine de plusieurs milliers de morts selon les Nations unies.
Face à « l’incapacité » des Casques bleus de contenir le conflit, l’actuel président Faustin Archange Touadéra, a appelé Moscou en décembre 2020 à la rescousse pour contrer une offensive de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), mouvement armé issu de la fusion de plusieurs groupes dont la Séléka et les anti-balakas.
M. Bozizé s’est emparé du pouvoir en 2003 par un coup d’Etat avant d’être renversé 10 ans plus tard par des rebelles.
Le Général Bozizé, ancien chef d’Etat-major de l’armée, avait tenté un retour en 2020, par les urnes cette fois-ci, en se présentant à la présidentielle mais sa candidature avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, au motif qu’il était poursuivi pour des crimes présumés.
Élu en 2016, M. Touadéra a été réélu en 2020 dans un scrutin très contesté auquel deux électeurs inscrits sur trois n’avaient pas pu prendre part en raison notamment des violences.
Fin juillet 2023, une nouvelle Constitution a été votée par référendum à plus de 95%. Cette modification de la loi fondamentale permet au président Touadéra, 66 ans, de briguer un troisième mandat en 2025 à la tête de la Centrafrique, pays cité parmi les plus pauvres de la planète.