L’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) a évoqué, ce 22 mai, des “préalables” à sa participation aux prochaines assises nationales, prévues les 25 et 26 mai, à Ouagadougou. Le comité d’organisation lui avait demandé de désigner 10 représentants pour ces assises. Cette composante politique s’est exprimée à ce sujet à travers une correspondance adressée au ministre de l’Administration territoriale Émile Zerbo. Elle émet des réserves quant à sa participation à ces assises. Demandant, entre autres, la levée de la suspension des activités des partis politiques.
Les préoccupations de l’ex-APMP concernent des questions de “forme, de procédures et de fond”. Selon elle, la mesure de suspension des activités des partis politiques devrait être levée. Cette décision avait été prise en septembre 2022 après le coup d’État qui a renversé le Lieutenant-colonel Paul Henri sandaogo Damiba. Elle entrave, selon l’Alliance, “l’opérationnalité des partis”. Ainsi que les mécanismes de leur fonctionnement. Comment, dans ces conditions, les partis pourraient conférer un mandat à des militants sans aucune procédure de désignation conforme, ni préparation aux débats ? S’interroge l’Alliance.
Ce collectif de partis politiques propose ainsi une révision du délai fixé par le comité d’organisation des assises pour la transmission de la liste de ses représentants. Et un nouveau “délai plus réaliste”, précise-t-il. Afin de permettre, dit-il, aux composantes des partis politiques de transmettre leurs listes. Il suggère, de ce fait, le report des assises prévues à partir de samedi “pour une meilleure préparation”.
La note du Président du comité d’organisation a été remise aux partis politiques le 22 mai, soit 72 heures avant le début des assises, déplore l’APMP. Soulignant qu’aucune documentation sur le contenu des assises n’a été jointe au courrier. Ce qui rend, selon elle, impossible l’organisation de débats préparatoires.
“L’absence 72 heures avant d’un document de base assorti du bilan à date de la Transition aura un impact négatif sur la qualité des travaux”, indiquent les partis de l’ex-majorité.
“Sur les aspects de forme, nous constatons que les assises ne sont pas convoquées par la personnalité qui en a l’autorité, c’est-à-dire le Président de la Transition, par les formes requises”, déclare l’APMP. Il est important, dit-elle, de conférer à cette rencontre le statut de la plus haute consultation nationale. Et dont les conclusions seront de la plus haute portée.
Et de poursuivre : les Assises devraient faire face aux nombreuses problématiques cruciales du pays. Notamment les questions sécuritaires, humanitaires et économiques. Cela constitue, selon elle, des questions fondamentales.
L’ex-APMP demande également la prise de “mesures énergiques pour garantir la sécurité à tous les participants aux assises”.
Là, elle dit prendre à témoin le Chef du département de l’Administration territoriale sur de “graves menaces de mort” proférées sur les réseaux sociaux, à longueur de journée, contre les délégués des partis politiques pour leurs opinions présumées. “ Peut-on ne pas prendre ces menaces au sérieux quand on sait qu’à l’occasion des premières assises (tenues en octobre 2022, NDLR), des responsables de partis y ont risqué leur vie ?”, s’interroge cette Alliance.