
Le gouvernement rwandais a annoncé ce lundi la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique. Et pour cause, la Belgique aurait pris position dans le conflit opposant la République démocratique du Congo (RDC) au M23, un mouvement armé soutenu par Kigali. Le Rwanda accuse la Belgique de vouloir déstabiliser le pays et la sous région. Les diplomates Belges ont alors 48h pour quitter le territoire rwandais.
Cette décision de Kigali fait suite à l’adoption ce matin par le conseil de l’Union européenne de nouvelles sanctions contre le Rwanda. Ces sanctions incluent l’interdiction de certaines personnalités importantes du Rwanda de se rendre à l’Union européenne, ainsi qu’un gel des avoirs dans l’Union européenne. Selon Kigali, la Belgique, acteur majeur de ces sanctions, aurait clairement pris partie aujourd’hui en s’alignant derrière le Congo. Cette prise de position dévoile, selon le gouvernement de Paul Kagamé, la volonté de la Belgique de maintenir ses “illusions néocoloniales”. Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères du Rwanda explique que cette décision reflète l’engagement du pays à “protéger ses intérêts nationaux et la dignité de son peuple”. Le gouvernement rwandais a alors ordonné à tous les diplomates Belges actuellement sur le sol rwandais de quitter le pays dans un délai de 48h. Selon le ministre des affaires étrangères du Rwanda, cette décision a été prise après longue réflexion.
La tension entre ces deux pays est aussi historique. Les relations entre le Rwanda et la Belgique sont en effet complexes. Elle est marquée par le passé colonial belge au Rwanda, et les événements du génocide de 1994. La Belgique, ancienne puissance coloniale, a été accusée de ne pas avoir agi assez tôt pour prévenir le massacre à l’époque. Depuis lors, les relations entre les deux pays ont été teintées de ressentiment et de critiques mutuelles.
Salomon Tapsoba