Les chefs de la diplomatie du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad ont participé, ce 23 décembre, au Maroc, à une réunion ministérielle de concertation. L’initiative est du roi marocain Mohammed VI. Sur la table de discussions, la problématique de l’accès des États du Sahel à l’Océan atlantique.
Les portes de l’Océan atlantique s’ouvriront bientôt aux États du Sahel. Ainsi en a décidé Rabat lors d’une réunion de concertation tenue ce samedi à Marrakech.
Dans un communiqué conjoint daté de ce 24 décembre, quatre États (Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad) “expriment leur adhésion à cette initiative de portée régionale et internationale”.
Le Maroc dit être prêt à mettre à leur disposition, ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires pour “soutenir cette initiative”.
Selon le royaume chérifien, “pour qu’une telle proposition aboutisse, il est primordial de mettre à niveau les infrastructures des États du Sahel et de les connecter aux réseaux de transport et de communication implantés dans leur environnement régional”.
“Les ministres ont convenu de créer une Task Force nationale dans chaque pays pour préparer et proposer les modalités d’opérationnalisation de cette initiative”, indique le communiqué conjoint.
Les différentes parties ont convenu également de procéder, “dans les meilleurs délais”, à la finalisation des propositions qui seront soumises aux dirigeants des États concernés par ce partenariat.
Coopération Sud-Sud
Il s’agit d’“une approche inclusive et participative”, une “ambition commune” de “consolider les relations de coopération à travers des partenariats conjoints multisectoriels, structurants et novateurs’. Et qui “reflètent les valeurs de coopération Sud-Sud et du co-développement”, indique le communiqué.
Cette initiative devrait permettre, disent-ils, d’offrir de grandes opportunités pour la transformation économique de l’ensemble de la région.
Pour le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean Marie Traoré, “nos pays ne sont pas pauvres à la vérité, mais sont restés longtemps appauvris du fait de politiques inappropriées mises en œuvre dans une gouvernance toujours reprochable”.
Cette initiative est, dit-il, “un puissant levier de transformation de nos économies et de leur intégration dans l’économie mondiale”.
Le Niger, lui, salue “une opportunité qui permettra de stimuler les échanges commerciaux et la connectivité de la région sahélienne ».
“Grâce à cette initiative et à l’Alliance des États Sahéliens, notre pays disposera de nouveaux leviers pour accélérer son développement économique et son intégration continentale”, affirme Niamey.
Ce pays, toujours sous le joug des sanctions de la Cédéao et de l’UEMOA depuis le coup d’État du 26 juillet, estime que “l’avenir du Sahel se joue dans des partenariats mutuellement bénéfiques et le renforcement des liens entre nos pays”.
Cette lueur d’espoir intervient dans un contexte de relations troubles entre le Mali et son voisin l’Algérie, sur fond de crise diplomatique. Raison invoquée : Alger a reçu des personnalités maliennes sans concertation avec Bamako. L’Algérie soupçonne également les autorités maliennes de tendre l’oreille vers Rabat qui, de son côté, est en crise avec Alger, notamment sur la question du Sahara occidental, un territoire disputé par les deux États.