La ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, a rencontré, ce 14 novembre, à Genève en Suisse, son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian. Sur la table des échanges, il n’était pas seulement question de coopération bilatérale. L’Iran entend étendre son “influence” à l’Alliance des États du Sahel (AES). Une réunion des 4 États (Iran, Burkina Faso, Mali et Niger) est prévue en Iran pour sceller les perspectives de coopération.
Officialisée le 16 septembre 2023 par la signature d’une charte, l’Alliance des États du Sahel (AES) élargit son carnet d’adresses.
“Les trois chefs de la diplomatie des pays de l’Alliance des Etats du Sahel sont attendus en République islamique d’Iran à l’effet d’échanger avec la partie iranienne sur les perspectives de développement et de coopération avec l’AES”, indique un communiqué de la diplomatie burkinabè qui ne donne cependant pas d’information sur la date de la rencontre.
Pour l’heure, aucune information sur les domaines de coopération n’est non plus connue. Le domaine sécuritaire pourrait cependant être privilégié.
L’AES met en effet un accent particulier sur la « lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée», comme l’indique d’ailleurs la Charte consacrant sa création. Selon l’article 2, l’objectif visé par l’AES est “d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle aux Parties contractantes”.
Le Burkina tient-il le gouvernail ?
L’annonce d’une perspective de coopération entre l’AES et l’Iran a été faite par le Burkina suite à une rencontre avec la partie iranienne.
“L’axe Ouagadougou-Téhéran se porte bien. En perspective, l’Iran envisage aussi de toucher l’Alliance des Etats du Sahel”, a déclaré Olivia Rouamba à l’issue de la réunion.
La coopération entre le Burkina et l’Iran s’est davantage renforcée depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré après le coup d’État du 30 septembre 2022.
En témoigne la signature, le 5 octobre dernier, de vingt projets d’accords à l’issue des travaux d’une Commission mixte tenue à Ouagadougou.
Les deux pays coopèrent dans différents domaines tels que la sécurité, l’éducation, la pétrochimie, la santé, l’agriculture et la technologique.
D’ailleurs, lors de la dernière rencontre tenue hier entre les diplomates des deux États, il a aussi été question de la mise en œuvre des accords issus de la récente commission mixte de coopération.
Selon la cheffe de la diplomatie burkinabè, il y a des avancées dans la mise en œuvre des accords entre Ouagadougou et Téhéran.
“Des décisions avaient été prises de la part de la République Islamique d’Iran de soutenir le Burkina Faso sur le plan militaire à travers la formation des forces de défense et de sécurité. En la matière, il y a des avancées”, confie Olivia Rouamba.
La République islamique d’Iran entend faire du Burkina Faso “un hub” au niveau sous-régional en termes de production de produits pharmaceutiques, a-t-elle confié.
Concernant le domaine de l’Education, “une vingtaine de cadres séjourneront très prochainement à Téhéran”, a annoncé Olivia Rouamba.
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