Dans un mail daté du 11 septembre, le ministère français des Affaires étrangères et de l’Europe instruit les institutions culturelles françaises de suspendre toute coopération culturelle avec trois pays de l’Afrique de l’Ouest : le Mali, le Niger et le Burkina Faso. La France avait suspendu, le 7 août, ses « actions de coopération culturelle » avec ces pays.
Les centres culturels français se voient interdire toute collaboration avec des institutions ou des ressortissants maliens, nigériens et burkinabè. Par conséquent, « tous les projets de coopération qui sont menés par vos établissements ou vos services avec des institutions ou des ressortissants de ces trois pays (Burkina, Mali, Niger, ndlr) doivent être suspendus, sans délai, et sans aucune exception », lit-on dans le mail.
Les financements de ces projets sont également gelés, y compris lorsqu’ils transitaient par des associations françaises. Plus d’invitation d’artistes ou de professionnels de la culture de ces pays, jusqu’à nouvel ordre. En outre, la délivrance de visas est suspendue pour les demandeurs des nationalités malienne, burkinabè et nigérienne. « A compter de ce jour, la France ne délivre plus de visas pour les ressortissants de ces trois pays sans aucune exception, et ce, jusqu’à nouvel ordre », précise le courrier.
Ce 14 septembre, le ministère français de la Culture apporte des précisions : « Aucune déprogrammation d’artistes, de quelque nationalité que ce soit, n’est demandée ni par le ministère des Affaires étrangères, ni par le ministère de la Culture « . Il répond ainsi aux informations relayées, quelques heures plus tôt, par des médias français selon lesquelles la France a intimé l’ordre aux programmateurs de salles et organisateurs de festivals de ne plus inviter d’artistes du Burkina, du Niger et du Mali.
« Pour des raisons de sécurité, la France a suspendu depuis le 7 août la délivrance de visas depuis Niamey, Ouagadougou et Bamako, ainsi que la mise en œuvre dans ces pays de nos actions de coopération culturelle »; indique le communiqué qui rappelle que « cette décision n’affecte pas les personnes qui seraient titulaires de visas délivrés avant cette date ou qui résident en France ou dans d’autres pays. »
La France avait effectivement suspendu, le 7 août, la délivrance de visa pour les demandeurs burkinabè, nigériens et maliens. Certains centres culturels français tels que les Instituts français à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou sont fermés depuis l’avènement du MPSR 2, le 1er octobre 2022.
