Le Chef du gouvernement sénégalais, Ousmane Sonko, a séjourné à Bamako, au Mali, ce 12 août. Il a été accueilli, à sa descente d’avion, par son homologue malien Choguel Kokalla Maïga. Il s’agit, selon “Les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité” (PASTEF), parti du Premier ministre Sonko, d’une visite d’amitié et de travail. Ce voyage intervient quelques semaines après les attaques de Tinzaoutène, au nord Mali, où l’ambassadeur de l’Ukraine à Dakar a affiché le soutien de son pays aux groupes armés. “Personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser le Mali”, déclare Ousmane Sonko.
Selon la partie sénégalaise, les deux personnalités ont, au cours d’un entretien, passé en revue les questions d’actualité les plus urgentes. Le Sénégal et le Mali constituent, selon le Chef du gouvernement sénégalais, “un seul et même peuple”.
“Quand je viens ici, je suis chez moi, je viens parler à des frères. Nous avons été, en tant qu’opposants, les premiers à dénoncer et nous continuons à dénoncer fermement l’embargo qui a été imposé au Mali par des pays frères, malheureusement, parmi lesquels notre propre pays. Je l’avais dénoncé et je continue à le dénoncer”, lance Ousmane Sonko.
Et il rassure en disant ceci : “Sous notre régime, ces genres de pratiques ne pourront jamais prospérer. Et personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser le Mali ou un autre pays frère ou alors lui imposer des sanctions de cette nature”.
Le Premier ministre a également réitéré son attachement au panafricanisme. “Nous sommes tous des pays souverains, nous devons nous respecter dans nos choix souverains et nous respectons le Mali dans ses choix, nous respectons le Burkina dans ses choix. Nous respectons tout le monde. Des choix que nous comprenons, alors qu’est-ce qu’on nous reproche d’avoir et d’être en train de travailler pour continuer à réunir la famille ? Depuis quand peut-on reprocher à un panafricaniste de tout faire pour qu’on reste dans des cadres solides plutôt que de nous diviser ?”, s’interroge-t-il.
Avant de conclure : “Nous continuerons à travailler. Quel que soit l’aboutissement ou le choix qui a été fait, cela ne changera absolument rien dans nos relations avec chacun des pays”.
Lors d’une adresse à la Nation le 4 avril dernier, à l’occasion du 64e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, le président Diomaye Faye avait indiqué que son pays envisage de veiller, maintenir et raffermir des “relations de bon voisinage et de solidarité agissantes” au sein des organisations communautaires. Notamment la Cédéao et l’Uémoa. “Héritier de l’idéal panafricaniste de Cheikh Anta Diop et de Léopold Sédar Senghor, un des pairs fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine, nous demeurons fermement engagés dans la construction de l’intégration africaine et la réalisation des objectifs de la zone de libre-échange continentale africaine”, avait-il lancé.
Il a par la suite entrepris une série de voyages dans plusieurs pays dont le Mali, le Burkina et la Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, le Sénégal s’est présenté comme un médiateur dans la crise qui oppose l’Alliance des États du Sahel (AES) à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Ce sujet était à l’ordre du jour lors de la dernière visite du président Faye à Ouagadougou, le 30 mai dernier.
“Je comprends aujourd’hui que les positions soient quelque peu figées, mais je perçois dans chacune de ces positions une fenêtre d’ouverture qui permet de nouer un fil de dialogue”, avait déclaré le président sénégalais au sortir des échanges avec son homologue burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré.
Lire aussi | Coopération: Le Capitaine Ibrahim Traoré reçoit son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye