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Coopération régionale : La Cédéao fait les yeux doux à l’AES

Le Burkina, le Mali et le Niger ont annoncé, en janvier dernier, leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette annonce s’est par la suite matérialisée par une notification officielle. Ils accusent la Cédéao de s’être détournée de ses objectifs de départ pour ne servir que les intérêts de “puissances impérialistes”. Depuis lors, l’organisation ne cesse de faire les yeux doux aux trois États, unis par la Charte du Liptako-Gourma. Cette Charte a institué en septembre dernier, l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Les discussions se poursuivent entre les deux parties. Le président de la Commission de la Cédéao a rencontré, ce 1er mars, les ministres des Affaires étrangères du Burkina, du Togo et du Mali. “Ce que Dieu unit, aucun ne devrait séparer”, indique l’organisation via ses plateformes numériques.  

La Cédéao n’a pas encore dit son dernier mot concernant le retrait des États de l’AES. Elle envisage de conquérir à nouveau les cœurs de ces États du Sahel, situés au cœur de l’Afrique occidentale. Le retrait des trois pays, classés parmi les plus pauvres du monde, comporte des enjeux à la fois économiques et géopolitiques. L’organisation ne le cache donc pas.

Lors du dernier sommet extraordinaire tenu à Abuja, au Nigéria, le 24 février dernier, la Cédéao a présenté aux trois pays une panoplie de projets. Comme pour dire, “revenez dans la famille, on vous réserve beaucoup de choses”.

@DR

Selon la Cédéao, “le retrait des trois États aura des incidences sur la coopération en matière de sécurité, d’échange de renseignements et de participation aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, notamment l’initiative d’Accra et les activités de la Force multinationale mixte”.

Ce retrait aura également des conséquences sur la Cédéao elle-même. Le Burkina, le Mali et le Niger représentent 17,4% des 425 millions d’habitants de l’espace Cédéao et 10% du PIB de la région.

“Leur départ entraînera une réduction de la taille du marché de la Cédéao”, note l’organisation régionale. Le commerce intracommunautaire sera donc affecté.

En clair, la Cédéao veut que les trois États révisent leur copie. Et fassent marche arrière. Reste à savoir si ce message sera entendu.

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