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Crise de succession à l’hôpital Schiphra : “C’est la fin de la récréation” (Avocat de l’église AD) 

« Ce n’est pas du laisser-aller; c’est de la bonne foi (…) Mais dans tous les cas, c’est la fin de la récréation”. Ces propos sont de l’avocat de l’Église des Assemblées de Dieu du Burkina, Me Christophe Birba, dans l’affaire qui oppose cette église à l’“ancienne” directrice de l’hôpital, Mme Marie-Claire Traoré. Il s’est exprimé ce 18 mars lors d’une conférence de presse organisée par le Bureau exécutif national (BEN) des Assemblées de Dieu, à Ouagadougou. Le BEN entendait par cette conférence, situer l’opinion sur les tenants et les aboutissants de la crise qui oppose l’Église à Marie-Claire Traoré. 

Selon Me Birba, Marie-Claire Traoré a été admise à la retraite par la mission française en janvier 2021 (puisqu’elle est venue au Burkina Faso en qualité de missionnaire des Assemblées de Dieu de France). Une autre admission à la retraite sera annoncée en décembre 2024 après 26 ans de “dur labeur” et à l’âge de 78 ans, cette fois-ci par l’Eglise des Assemblées de Dieu.

Cependant, dame Traoré, selon la version de l’église, n’a pas accueilli favorablement la décision. Et c’est la nomination d’un nouveau Directeur général qui viendra mettre de l’huile sur le feu. Dès lors, Mme Traoré refuse de quitter les lieux, de laisser son travail et de céder sa place à son successeur. Pourtant, à son âge, “le repos pourrait être nécessaire et elle-même en faisait cas de temps en temps”, explique Me Birba.

Si Mme Traoré refuse de quitter les lieux, le camp d’en face, lui, est décidé à tout mettre en œuvre pour cela car, à un moment donné, déclare Me Birba, “il faut de la fermeté et nous sommes arrivés à l’étape de la fermeté”. Selon lui, l’ancienne directrice doit partir et elle partira même s’il faut faire usage de la force. En s’adressant à la presse, il dira ceci : “Nous profitons de vos caméras et de vos micros pour vous demander de lui dire que nous lui demandons solennellement de partir.” Et de poursuivre : “Si vous ne réussissez pas à la faire partir en douceur, nous allons revenir avec la police. Nous sommes prêts à tous les aménagements possibles mais si à un moment donné, cela devient impossible, nul n’est tenu”.

Ph.d’illustration

Selon Me Birba, il existe une décision de justice concernant cette affaire. “Nous sommes venus ce matin avec la force publique pour exécuter la décision; elle s’est dite malade. On est reparti. Y a-t-il une procédure plus humaine que cela ?”, interroge-t-il. L’Eglise des Assemblées de Dieu se dit toujours disposée à offrir une sortie honorable à Mme Traoré. Selon ses responsables, s’ils ont convoqué la presse, c’est pour rectifier ce qu’elle a dit sur eux et apporter davantage d’éclaircissements à la communauté et particulièrement aux travailleurs de l’hôpital Protestant Schiphra.

“Nous avons la crainte de Dieu; elle peut venir, on va s’asseoir et discuter”

Selon Me Birba, l’Eglise des Assemblées de Dieu est une organisation sérieuse animée par des humains, des chrétiens qui ont la crainte de Dieu. Et si Mme Traoré le souhaite, elle peut venir pour qu’ils discutent. Selon cet avocat, c’est elle qui a commencé et l’église était obligée, à un moment donné, de sortir les gongs pour que le laisser-aller ne perdure pas. “Partout où on invoque le nom de Dieu, la confiance s’installe, jusqu’à ce qu’on vous démontre que vous avez eu tort”, déclare-t-il avec force.

Au cas où certains viendraient à croire que le processus de passation de charge a été brusque d’où cette situation, Dr Jean-Marie Badiel, administrateur général des Églises des Assemblées de Dieu, rassure qu’il a commencé depuis 2023. Et, pendant les échanges, Mme Marie Claire Traoré a même proposé, selon lui, deux candidats : d’abord son propre fils Yann, actuel DAF de Schiphra, puis le Docteur Gloria Berges, précédemment Directrice des Affaires médicales de Schiphra. Tous deux ne répondaient pas aux critères, affirme Dr Badiel.

Présent à la conférence de presse, le Secrétaire de l’Association Schiphra, une association créée en 2013 par Mme Marie Claire Traoré, reconnaît tout comme les autres intervenants, que Mme Traoré a été pour beaucoup dans l’évolution positive de l’hôpital qui, au départ, n’était qu’un dispensaire. Il déplore cependant que l’association veuille se substituer à l’hôpital. “Personnellement, je voyais les choses venir”, a-t-il confié.

D’après lui, Mme Traoré travaillait seule et quand on travaille seule, on finit par montrer ses limites, déplore-t-il.

Selon les conférenciers, dame Traoré était appuyée dans sa décision par son époux, le pasteur Alpha Traoré, qui, pendant les discussions avec le Comité, a rejeté toute installation du nouveau Directeur général de l’hôpital protestant Schiphra, Dr Jacob Sawadogo.

Christine Sawadogo

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