Ils se croyaient malins. Et ils se la coulaient douce. C’était eux les « rois d’internet » en matière de roublardise dans la vente d’animaux. De faux profils avec des publications alléchantes. Si vous ne faites pas attention, vous tombez dans le panneau ! Ils ont même réussi à plumer plusieurs internautes. Ignorant que la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) était à leurs trousses. Ce 23 octobre, les enquêteurs annoncent avoir mis fin « aux activités (de ce) réseau de présumés escrocs ».
« Ce groupe, composé de deux jeunes étudiants (S.B et S.F), de nationalité étrangère, âgés de 23 ans, s’était spécialisé dans le faux et usage de faux, l’usurpation d’identité et l’escroquerie via les technologies de l’information et de la communication (TIC) », affirme la Brigade. Leur mode opératoire ? « Créer de faux profils sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, sous des pseudonymes tels que Edmond ZEREGUI, NIAMPA Moussa Souleymane, Plan Bizi, Asseta Houa, Reine ODG et Faso book élevage. Ces faux comptes publiaient des annonces très attrayantes proposant des animaux de différentes races à des prix défiant toute concurrence. Une fois une victime appâtée par une annonce, elle était redirigée vers une conversation sur WhatsApp pour poursuivre les échanges ».
Et comme il s’agit d’une activité illicite, les deux étudiants prenaient certaines dispositions pour ne pas être épinglés. « Les présumés cyberescrocs s’assuraient que la victime se trouvait dans une autre localité pour éviter toute rencontre physique. Ils exigeaient ensuite un acompte représentant la moitié du prix de l’animal via un paiement électronique. Et ils garantissaient une livraison à travers les compagnies de transport de la place ». La Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité précise même que dans certains cas, « un faux reçu d’expédition au nom d’une compagnie de transport était envoyé aux victimes via WhatsApp, accompagné d’une demande insistante de règlement du solde restant ».
Vous décidez alors de payer ? Eh bien, c’est une erreur qu’il ne faut pas commettre. Pourtant, beaucoup sont tombés dans le piège. « Dès que le montant total était encaissé, les escrocs coupaient tout contact avec leurs victimes, les bloquant sur toutes les plateformes utilisées ». Selon les enquêteurs, « les fonds ainsi extorqués étaient ensuite transférés sur des comptes mobiles money dans un pays voisin ».
Mais il n’y a pas que ça ! « Le groupe s’adonnait aussi à des activités de chantage par webcam et de fausses ventes d’aliments nutritifs (Plumpy nut) pour enfants généralement offert par l’Etat burkinabè », révèle la Brigade.
Les deux jeunes étudiants ont fini par être interpelés et auditionnés par la BCLCC. Selon cette dernière, « les membres du groupe ont reconnu les faits à eux reprochés. A l’issue de l’enquête, ils ont été déférés devant monsieur le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance Ouaga I pour répondre de leurs actes ».
Alors, petit conseil : si vous devez effectuer un achat en ligne, faites preuve d’une extrême vigilance. Car derrière certains profils, se cachent des « hiboux aux yeux gluants ». Et si jamais vous constatez des activités suspectes, signalez-le aux services compétents. C’est la BCLCC qui le dit.
Félicitations à la BLCC et aux forces de sécurité. Je rejoins cependant ceux qui souhaitent que les visages des délinquants soient découverts. En quoi sommes-nous au Burkina Faso, plus légalistes que les pays qui le font ? Rien que ce matin cette revendication a été exprimée en au cours de 2 émissions différentes. Au mieux, pourrait-on inviter des juristes, des avocats, des magistrats des journalistes spécialistes, des policiers et gendarmes, des agents de la Sécurité pénitentiaire, des journalistes et des religieux pour débattre de la question ? Le camouflage des visages renforce l’impunité.