Dans une publication datée du 20 mars 2023, l’UNICEF sonne l’alerte sur l’urgence d’accès à l’eau potable en Afrique. Selon la structure onusienne, près de 830 000 personnes ont été exposées à une insécurité hydrique en 2022, dont plus de la moitié sont des enfants vivant au Burkina Faso.
Depuis 2020, 82 points d’eau potable ont été attaqués par des hommes armés non identifiés. Des attaques qui visent à contraindre les populations à quitter leurs localités d’origine, selon l’UNICEF. Le Burkina Faso fait partie des 10 pays les plus touchés par cette crise hydrique.
Des décennies de progrès dans le cadre de la mise en place de points d’accès à l’eau potable et à l’assainissement sont peu à peu réduites à néant. Cette situation met en danger les populations. En effet, des maladies causées par la consommation d’eau impure, presque éradiquées dans nos contrées, feront leur retour. C’est le cas du choléra et de la fièvre typhoïde. Le taux de mortalité infantile va également ’s’accroitre, car les enfants exposés au manque d’eau potable sont les plus vulnérables.
Les crises climatiques jouent également un rôle dans cette difficulté d’accès à l’eau potable. Le niveau des nappes phréatiques est en baisse considérable. Ce qui amène les populations à creuser deux fois plus pour atteindre ces précieuses nappes phréatiques. Les précipitations irrégulières provoquent des inondations, des quantités d’eau en trop nuisibles aux populations et à leurs biens.
La canicule, un facteur favorisant les difficultés d’accès à l’eau
Au Burkina Faso, la bataille pour l’accès à l’eau potable est toujours d’actualité. Durant les périodes de forte chaleur, la demande en eau est décuplée. Il fait chaud et le besoin en eau est primordial pour la population. De la consommation en passant par les usages ménagers, l’eau est une ressource précieuse certes, mais elle l’est encore plus pendant la canicule.
L’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA) peine à assurer la desserte pour tous durant cette période. L’on est donc confronté très souvent à des coupures d’eau répétées dans certains quartiers plus que dans d’autres. C’est le cas des quartiers périphériques tels que Tingandogo où les ménages n’ont pas accès aux robinets individuels. Ils se rabattent alors sur les bornes fontaines publiques.
En période de canicule, s’y procurer de l’eau est un chemin de croix. Les coupures d’eau peuvent durer jusqu’à trois ou quatre jours. Hommes, femmes et enfants se lèvent très tôt pour espérer avoir un peu de ce liquide précieux. Certains y passent très souvent la nuit. Quand vient enfin l’eau à des heures tardives, ces bornes-fontaines deviennent des lieux de tensions entre les populations. Tout le monde veut se procurer l’eau en même temps.
Malgré les efforts fournis par les autorités pour assurer l’accès à l’eau potable dans les villes et campagnes, on est loin du compte. Il faudra redoubler d’efforts et compter sur le concours des organisations humanitaires pour espérer voir le bout du tunnel.