Les mois de mars, avril et mai constituent la période où il fait le plus chaud au Burkina. Pendant la canicule, la demande en électricité est forte. Elle dépasse parfois les capacités de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL). En 2024 par exemple, il y a eu des délestages répétés, parfois pendant plusieurs heures, notamment dans les deux plus grandes villes du pays. Cette situation a eu un impact sur plusieurs secteurs d’activité. Qu’en sera-t-il cette année ? La SONABEL rassure : “Vu les efforts déployés, nous n’allons pas vivre la même situation qu’en 2024”.
Le chef du département production thermique de l’agence commerciale de la SONABEL de Bobo, Miraogo Félix Sawadogo, s’est exprimé, fin mars 2025, devant des journalistes et des responsables d’organisations de la société civile. Ces derniers étaient en immersion, les 27 et 28 mars, à la centrale thermique Bobo II. Selon ce responsable de la SONABEL, des efforts ont été déployés afin de satisfaire la clientèle. Par exemple la réparation des machines jadis à l’arrêt et la réalisation de grandes maintenances. Il faut assurer au quotidien, dit-il, la santé des machines pour qu’elles puissent produire suffisamment d’énergie.
Des “projets d’urgence” ont également été initiés par la Sonabel pour augmenter l’offre. Elle a ainsi porté à la hausse la capacité de production des centrales.
Selon le chef du département production thermique, la centrale Bobo II est l’une des plus grosses unités de la Sonabel, avec une puissance installée d’environ 69 mégawatts.
Mais cette centrale a actuellement une puissance exploitable de 46 mégawatts. Du fait notamment de la vétusté des machines et de l’arrêt de certains équipements dans le but d’effectuer des maintenances ou pour raison de panne.
La centrale de Bobo II contribue actuellement, selon la Nationale de l’électricité, à environ 10% de la demande au niveau national, à travers le réseau national interconnecté (RNI).
“Les équipes ont travaillé, dans des conditions assez difficiles, pour remettre les groupes en service (…) Elles ont vraiment mouillé le maillot pour qu’on puisse atteindre les objectifs”, affirme-t-il. Il mentionne ici le groupe 6 de la centrale Bobo II qui, après 36 000 heures de fonctionnement, a été mis en révision.
Les équipes de la SONABEL ont dû travailler jour et nuit pour remettre, à temps, le groupe en service afin qu’il participe à satisfaire la forte demande.
Son redémarrage permettra de glaner une production de 10 mégawatts. Un autre groupe électrique, le 3, est en entretien. Il est attendu de ce dernier, une production d’environ 5 mégawatts. Au total, environ 14 mégawatts supplémentaires seront bientôt injectés sur le réseau national interconnecté. Il est également prévu la construction d’une centrale d’une capacité de 26 mégawatts. “Dans les jours à venir, le chantier va fortement démarrer. Cela permettra d’augmenter la capacité de la centrale de 26 mégawatts”, précise-t-il.
Ce supplément d’énergie devrait permettre de faire face à la période de forte demande en électricité. “Nous prions et nous pensons qu’au regard des efforts, s’il plaît à Dieu, nous n’allons pas vivre la même situation qu’en 2024”, déclare Félix Sawadogo.
En plus de l’énergie thermique produite au niveau local, le pays importe 250 mégawatts d’électricité. Ses deux principaux fournisseurs sont le Ghana (200 mégawatts) et la Côte d’Ivoire (50 mégawatts).
Selon la SONABEL, la situation de l’année dernière était liée à celle de la sous-région. Le Ghana, avec lequel le pays importe la plus grande partie de son énergie, était confronté à un déficit énergétique. Pour satisfaire la demande au niveau national, le Ghana a dû réduire la quantité d’énergie destinée au Burkina.
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