Les nouvelles sont bonnes pour le Niger. Le gouvernement du Bénin accorde une “autorisation temporaire” d’exportation du pétrole brut nigérien. Le premier navire peut désormais charger le pétrole à partir du pipeline Niger-Bénin à Sèmè. L’information a été rendue publique ce 15 mai, à l’occasion d’un point de presse conjoint animé par le ministre béninois de l’Eau, de l’Energie et des Mines, Samou Seidou Adambi, et le Directeur général de la China national Petroleum Corporation (CNPC), société mère de Wapco Bénin, Yuan Wenyuan.
“Le gouvernement du Bénin a décidé d’autoriser, de façon provisoire, le chargement du premier navire qui mouille dans nos eaux”, a indiqué le ministre Adambi.
Le Bénin entend ainsi, selon le Chef du département des Mines, jouer sa partition dans tous les accords signés dans le cadre du projet pipeline Niger-Bénin.
La douane nigérienne a adressé, dit-il, une lettre à la douane béninoise pour la participation d’une délégation de cadres nigériens aux côtés de ceux du Bénin, aux opérations de chargement telles que prévues par les accords.
“ C’est dire que le Bénin n’a aucune intention de nuire, ni aux intérêts de l’Etat du Niger, ni à ceux de nos partenaires communs, la CNPC, maison mère de la société Wapco Bénin”, a-t-il lancé.
La situation se décante après de vives tensions entre les deux voisins.
Selon la partie béninoise, cette autorisation provisoire vient confirmer la bonne foi du Président Patrice Talon. A cet effet, le ministre Samou Seidou Adambi se veut clair : “Cette autorisation provisoire, telle que mentionnée dans la lettre de la douane nigérienne, ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relations entre États”.
C’est en vertu des articles 21 et 22 de l’accord bilatéral et de l’article 10.4 de l’accord du gouvernement hôte, que la société Wapco a sollicité la réunion du comité inter-Etats Bénin-Niger de pilotage du projet aux fins d’examiner les sujets urgents liés à la bonne conduite des opérations d’exploitation du pipeline, a-t-il expliqué.
Après l’interdiction de l’embarquement du pétrole brut nigérien par la partie béninoise, la réaction de Niamey ne s’est pas fait attendre. Les autorités de la Transition du Niger ont dénoncé une volonté de Cotonou de nuire aux intérêts du Niger.
Le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, a estimé que le Bénin, dans la rédaction des différents accords avec son pays, n’a pris aucune disposition qui lui permette d’interdire le transport du pétrole brut nigerien sur son territoire.
Lire aussi | Brouille politique : Le Bénin interdit tout embarquement de pétrole en provenance du Niger