Pour la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, l’on remarque un grand engouement des femmes. Depuis sa création, il y a plus de cinquante ans, le FESPACO n’a jamais connu de lauréate au grand prix « Étalon d’or de Yennenga ». Cette année, la gent féminine est bien représentée et espère enfin écrire l’histoire du cinéma panafricain en lettre d’or.
Au fil des années, la participation des femmes au festival panafricain du septième art se fait de plus en plus sentir. Mais jusque-là, aucune femme n’a réussi à rentrer dans l’histoire comme lauréate du grand prix du FESPACO, l’Etalon d’or de Yennenga. Est-ce par manque d’ambition, de talents ou d’occasions ? Alimata Salembéré, l’une des fondatrices du FESPACO, qualifie cela de « discrimination » lors d’une interview accordée à la presse durant le cinquantenaire du festival. « Il n’y a pas d’explications, sauf qu’il y a des gens qui s’autorisent à discriminer les femmes parce qu’ils pensent que leur rôle est de rester à la maison », a-t-elle affirmé à l’époque. Et Apolline Traoré de renchérir : « Être réalisatrice, c’est un métier technique, un métier de terrain, un métier dur : on ne nous fait pas encore confiance sur notre capacité à exercer ce métier ».
Pour cette édition, 07 films sur 15 en lice pour le grand prix dans la catégorie long métrage-fiction sont réalisés par des femmes. Il s’agit d’Ellie Foumb du Cameroun avec son film « Mon père, le diable », d’Erige Sehiri de la Tunisie avec son film « Sous les figues », d’Apolline Traoré du Burkina Faso avec « Sira », de Nadine Khan qui nous vient d’Égypte avec « Abu Saddam », d’Ariadine Zampaulo du Mozambique avec son œuvre intitulée « Maputo Nakuzandza », d’Angela Wamaï du Kenya avec « Shimoni » et de Maryam Touzani venue du Maroc avec « Le bleu du Caftan ». C’est bien une preuve que les femmes cinéastes sont déterminées à arracher le trophée de cette 28e édition.
La 27e édition ne comptait que 4 œuvres féminines sur 17 sélectionnées pour le sacre de l’Étalon d’Or de Yennenga. Pareille au FESPACO 2019 qui n’a connu que 4 œuvres réalisées par des femmes dans la sélection du grand prix sur 20 films en lice. Avec cette percée en 2023, les femmes cinéastes s’offrent beaucoup de chance pour remporter le grand prix pour enfin prouver que l’époque où la femme restait uniquement derrière le petit écran est entièrement révolue.
La forte mobilisation des femmes pour cette édition FESPACO n’est pas seulement visible du côté de la sélection pour le grand sacre. Dans toutes les autres catégories, telles que « Burkina Films » (04 œuvres réalisées par des femmes sur 12), elles font sentir leur présence. Des actrices aux scénaristes en passant par les metteuses en scène et les maquilleuses, tout est réuni pour conjuguer cette édition au féminin.