La situation sécuritaire dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre impacte négativement le secteur de l’Éducation. Le Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR) a dressé, ce 9 septembre, journée internationale pour la protection de l’éducation contre les menaces, un bilan des effets des attaques terroristes sur l’éducation dans certains pays. Les fermetures d’écoles ont touché des millions d’enfants en 2023 au Burkina Faso et au Mali. Ainsi qu’au Cameroun et en République démocratique du Congo (RDC). Le rapport note cependant une diminution du nombre d’attaques au Mali et en République centrafricaine. De même que la réouverture d’environ 1300 écoles au Burkina Faso. Le Directeur régional du NRC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Hassane Hamadou, exhorte ainsi les parties prenantes à “travailler ensemble pour que chaque enfant ait la possibilité d’apprendre et de s’épanouir”.
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR) “appelle la communauté internationale, les gouvernements et toutes les parties au conflit à prendre des mesures immédiates et durables pour protéger l’éducation”. Pour cela, il faut “mettre fin aux attaques et à l’occupation des écoles, assurer la sécurité des élèves et des enseignants et fournir un financement adéquat aux programmes d’éducation dans les régions touchées par les conflits”.
Le CNR invite aussi les acteurs du monde de l’Éducation à “donner la priorité à la protection de l’éducation”. Car “l’éducation est une bouée de sauvetage pour les enfants en situation de crise”, indique le rapport. Il ne faut donc pas “permettre que la violence les prive de leur avenir”. Les parties prenantes sont invitées à “travailler pour que tous les enfants aient accès à une éducation de qualité, sûre et inclusive”.
Selon le Directeur régional du CNR, le “ciblage délibéré des écoles et le déni systémique de l’éducation en raison des conflits sont une catastrophe”. “Chaque jour où un enfant n’est pas scolarisé est un jour volé à son avenir et à celui de sa communauté” affirme-t-il.
Le rapport de situation régional du Groupe de travail sur l’éducation en situation d’urgence pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre dresse, à ce sujet, un tableau sombre : 14 364 écoles ont été fermées dans 24 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
En RDC par exemple, 1 457 écoles ont été fermées depuis le début de l’année 2024. Affectant plus de 500 000 élèves et 12 700 enseignants. Des groupes armés occupent ainsi des bâtiments scolaires à des fins militaires, perturbant davantage l’éducation.
En 2023, 1,4 million d’enfants en âge d’être scolarisés était en situation de besoin d’aide urgente à l’éducation au Cameroun. Résultat des effets cumulés de trois crises humanitaires simultanées dans ce pays de l’Afrique du Centre. Selon l’Unicef, une école sur quatre (soit 6 149) a été fermée au Burkina Faso en 2023.
Les attaques terroristes engendrent des “conséquences considérables” sur l’éducation des enfants. Le CNR estime que les régions touchées “risquent de perdre toute une génération de jeunes et d’adultes instruits”. Une pareille situation “aura de graves répercussions socio-économiques à long terme”. En effet, le recrutement d’enfants par des groupes armés perturbe leur éducation et diminue leurs chances de retourner un jour à l’école. Le phénomène “accroît la vulnérabilité des enfants à la violence et à l’exploitation”. Perpétuant ainsi les cycles de pauvreté et d’instabilité dans la région. Les filles, elles, sont exposées à des risques accrus de mariage forcé et d’exploitation.
Cependant, la réduction du nombre d’attaques au Mali et la réouverture d’environ 1350 écoles au Burkina Faso sont des sources de motivation pour le combat contre l’insécurité.
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