L’ancien Chef d’État-major de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrard Somda, a été interpellé le 14 janvier à son domicile. Il a été conduit vers une destination inconnue, selon ses proches. Dans une note datée de ce 19 janvier, son épouse, Djamila Somda, donne de la voix. Elle espère avoir de ses nouvelles “dans les plus brefs délais”. Elle plaide également pour l’intégrité physique et morale du Lieutenant-colonel Somda, et le respect de ses droits.
Selon son épouse, Évrard Somda à été interpellé le 14 janvier 2024 autour de 18 h 50 mn.
« C’est le cœur meurtri d’une épouse, choquée par les événements récents, qui souhaite protéger sa famille et rassurer ses enfants que leur père va bien, vu les conditions de son interpellation”, indique le communiqué.
Le Lieutenant-colonel Somda a été, dit-elle, extrait manu militari par des hommes armés non identifiés.
Selon l’épouse de l’officier, leurs enfants de 7 et 9 ans ont été très choqués et n’oublieront pas de si tôt ce triste épisode.
“ Il a été emmené vers une destination inconnue, sans mandat judiciaire et sans explications”, déplore-t-elle.
La seule parole que les auteurs de l’interpellation ont adressée au Lieutenant-colonel Somda a été “Mon Colonel, nous avons reçu l’ordre de vous amener”, confie-t-elle.
Selon Mme Somda, présente au moment de l’interpellation, son époux n’a opposé aucune résistance lors de son interpellation. Il n’a cessé, dit-elle, d’exhorter “les uns et les autres au calme”.
Une semaine après cette interpellation, la famille n’a pas de nouvelle de lui.
“L’objet de ma prise de parole tient à l’événement du 14 janvier 2024 qui reste extrêmement choquant pour mes petits enfants et moi-même. À ce jour, aucune communication officielle n’a été faite, ni sur cet acte, ni sur les raisons, encore moins les auteurs”, a-t-elle déclaré.
“Une semaine que je peine à trouver le sommeil, que les enfants m’assaillent de questions auxquelles j’ai du mal à imaginer des réponses. Les investigations auprès du tribunal militaire n’ont révélé aucun ordre tendant à l’arrestation du lieutenant-colonel Evrard Somda”, indique le communiqué.
Cette situation suscite “une crainte légitime pour sa sécurité”. Mais constitue également une source d’inquiétude et d’angoisse pour sa famille et ses proches.
“Nous venons porter à la connaissance de l’ensemble des Burkinabè cette situation difficile pour la famille, dans l’espoir d’obtenir dans les plus brefs délais, des nouvelles du lieutenant-colonel Evrard Somda”, a-t-elle plaidé.
Ainsi, elle invite “les auteurs de cet acte à prendre toutes les diligences nécessaires afin de garantir son intégrité physique et morale ainsi que le respect de ses droits”.
Elle affirme qu’il a déjà été entendu aussi bien par le parquet militaire que par un juge d’instruction militaire sur convocation.
“ Il a toujours montré sa disponibilité, en tant qu’agent d’application de la loi, à répondre à toute convocation judiciaire. Si mon époux s’est rendu coupable d’une infraction, je souhaite qu’il puisse répondre conformément à la loi avec l’observation des garanties procédurales. Mais de toute évidence, et vu les circonstances de son interpellation, son arrestation du 14 janvier 2024 est étrangère à toute procédure judiciaire”, a-t-elle lancé.