Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) alerte sur les conséquences des sanctions de la CEDEAO sur la population civile au Niger. Il exhorte les parties concernées par les tensions «à adhérer au droit international humanitaire et à garantir la protection des civils, ainsi qu’un accès sûr, continu et sans entrave aux populations les plus vulnérables».
Après le coup d’État au Niger qui a conduit des militaires au pouvoir, des institutions comme la CEDEAO ont annoncé des sanctions contre ce pays. La France a également suspendu son programme d’aide au développement. Le Conseil norvégien pour les réfugiés se dit préoccupé par les «conséquences dramatiques» que ces sanctions vont entraîner. «Selon une analyse préliminaire sur l’impact des sanctions, plus de 1,4 million de personnes sont exposées à des risques (…) du fait des stratégies négatives qui peuvent être adoptées par les populations les plus vulnérables pour faire face à l’augmentation du coût de la vie», déplore NRC.
Ces sanctions affectent davantage le pays déjà confronté à des crises sécuritaires et humanitaires. Plus de 40% de la population vit dans une extrême pauvreté. Début 2023, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) avait alerté sur une dégradation de la situation humanitaire. Environ trois millions de personnes avaient déjà besoin d’une aide humanitaire. 584 millions de dollars (348 459 426 400 FCFA) sont requis, selon OCHA, pour répondre aux besoins humanitaires en 2023. Mais seuls 37% de cette somme ont été acquis.
Risques de déstabilisation du Niger
Le NRC appelle donc à éviter une confrontation militaire et à protéger les civils. «Dans ce contexte difficile, il existe de très sérieux risques de déstabilisation à la fois pour le pays et pour l’ensemble de la région», s’inquiète le Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland.
Pour lui, une éventuelle intervention militaire risque de déstabiliser le pays et la région: « Il est encore temps d’éviter une confrontation militaire et de trouver une solution pacifique. Les États et les organisations internationales doivent empêcher d’autres effets néfastes sur les civils ». Ils doivent par exemple « inclure des exemptions humanitaires dans tous les régimes de sanctions existants et futurs».