Le candidat réformateur Massoud Pezeshkian a remporté ce 6 juillet 2024 le second tour de la présidentielle en Iran. Selon le ministère iranien de l’Intérieur, ce médecin de formation est arrivé devant l’ultraconservateur Saïd Jalili. Cette élection intervient après la mort, le 19 mai dernier, du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère.
Le visage du successeur d’Ebrahim Raïssi est connu. À l’issue du second tour de l’élection présidentielle tenu hier, Massoud Pezeshkian (69 ans) a récolté 53,66% des voix. Sur un total de 30 530 157, 16 384 403 Iraniens ont porté leur choix sur ce député de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l’Iran. Massoud Pezeshkian avait reçu le soutien des anciens présidents, du réformiste Mohammad Khatami et du modéré Hassan Rohani.
Saïd Jalili, connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales, totalise 13 538 179 voix. Le taux de participation s’est établi à 49,8 %. Des figures de l’opposition en Iran et au sein de la diaspora avaient appelé au boycott du scrutin, estimant que les camps conservateur et réformateur représentaient deux faces de la même médaille.
Le nouveau Président iranien est connu pour ses positions concernant l’Occident pour laquelle il plaide pour une “ouverture”. Affirmant sa loyauté envers la République islamique, il a appelé à des « relations constructives » avec Washington et les pays européens afin de « sortir l’Iran de son isolement ».
« Nous tendons la main de l’amitié à tout le monde; nous sommes tous des habitants de ce pays; nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays », a-t-il déclaré lors de sa première prise de parole après l’élection.
Ce scrutin intervient alors que l’Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s’oppose aux pays occidentaux. Notamment les États-Unis, parfois décrits comme l’ennemi juré de la République islamique.
Cette élection intervient également dans un contexte de grogne sociale due à l’état de l’économie du pays frappée par des sanctions internationales.
Certains observateurs estiment cependant que la victoire de Massoud Pezeshkian devrait avoir des répercussions limitées car, disent-ils, les grandes lignes politiques et diplomatiques sont fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
« Le chemin devant nous est difficile. Il ne sera facile qu’avec votre collaboration, empathie et confiance. Je vous tends la main », a-t-il écrit sur le réseau social X (ex-Twitter) après sa victoire.
La coopération entre le Burkina Faso et l’Iran s’est renforcée depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré après le coup d’État du 30 septembre 2022.
En témoigne la signature, le 5 octobre 2023, de vingt projets d’accord à l’issue des travaux d’une Commission mixte tenue à Ouagadougou.
Les deux pays coopèrent dans des domaines tels que la sécurité, l’éducation, la pétrochimie, la santé, l’agriculture et la technologie.
Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambèla, s’était rendu en Iran le 24 avril dernier. Au cours de son séjour qui s’est déroulé du 24 avril au 1er mai, il a rencontré le Président iranien, Ebrahim Raïssi.
Cette visite avait pour objectif, selon la Primature, le renforcement de la coopération entre les deux pays.
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