À la suite de l’ex-maire de Banfora, Aboubacar Héma, le Directeur régional de l’Urbanisme, Jonas Bationo, et l’agent domanial de la mairie, Vincent Traoré, sont, ce 23 août, devant les juges du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso. Ils sont poursuivis pour des faits présumés de népotisme, d’abus de fonction et de blanchiment de capitaux.
Le procès sur le détournement présumé de parcelles de « personnes déguerpies » à Banfora dans le cadre des préparatifs du 11-Décembre 2020, se poursuit. À la barre, L’ex-Directeur régional de l’Urbanisme soutient qu’aucune plainte des personnes impactées n’a été enregistrée, contrairement à ce que le parquet avance. Il faisait partie, dit-il, de la commission d’attribution des parcelles. Après la distribution des parcelles aux personnes impactées, il y avait selon lui des terrains disponibles. Le Programme national de construction de logements (PNCL) a ainsi octroyé 20 parcelles à la Direction régionale de l’Urbanisme des Cascades. Il avance avoir donc attribué ces parcelles aux agents de la Direction régionale. Et il dit avoir reçu deux autres parcelles de la mairie dans le cadre du même programme.
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Selon le ministère public, l’attribution de ces parcelles est « illégale » car certaines personnes recensées suite au déguerpissement n’ont toujours pas obtenu de parcelles. Le parquet ajoute que le Directeur régional a profité de son poste pour attribuer des parcelles à des membres de sa famille. En effet, bien que n’étant pas enregistrés comme « victimes », des membres de sa famille en ont bénéficié. « Si vous n’aviez pas été membre du comité d’attribution, est-ce que ces personnes parmi lesquelles figure votre sœur allaient bénéficier de terrains ?« , demande le procureur. À cette interrogation, le prévenu réplique que certains auraient pu en avoir. En somme, selon le parquet, Jonas Bationo a reçu illégalement quatre parcelles en zone commerciale, deux dans le cadre des parcelles remises par le PNCL à la commission et environ 10 parmi celles remises à la Direction régionale de l’Urbanisme.
Concernant l’agent domanial, Vincent Traoré, les faits sont similaires et ont trait au même lotissement en faveur des personnes déguerpies. Au moment des faits, il était également membre de la commission d’attribution des parcelles. Il aurait reçu illégalement cinq parcelles. « J’ai reçu deux parcelles du maire parce que j’étais dans la commission. Ensuite, le Directeur régional de l’Urbanisme m’a donné une parcelle. Les deux autres parcelles, je les ai achetées moi-même« , dit-il. Et il précise avoir enregistré les terrains reçus de la mairie au nom de son épouse et de sa mère. Il confie avoir ensuite vendu ces terrains à 12 millions FCFA. Cet argent a été utilisé pour l’achat de deux terrains à usage agricole.
L’audience se poursuit au TGI de Bobo Dioulasso.