L’affaire Mohamadi Sinon a connu son épilogue ce 25 juillet. Après des débats houleux, le prévenu est renvoyé aux fins de la poursuite de mise en danger de la personne d’autrui au bénéfice du doute. Il est par contre déclaré coupable des faits de diffamation et condamné à une peine de 12 mois de prison fermes et à payer 500 mille FCFA . Le tribunal révoque le sursis accordé le 10 février 2023 au prévenu. Il le condamne au total à 36 mois de prison et une amende de 1 million FCFA, le tout ferme. Il le condamne également au dépens
L’activiste Mohamadi Sinon était poursuivi dans cette affaire pour faits de mise en danger de la personne d’autrui et pour diffamation vis-à-vis de la gendarmerie nationale.
Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga 1, Harouna Yoda, informait, le 21 mai, de l’interpellation de Mohamadi Sinon. Cette interpellation, selon le procureur, faisait suite aux audios dans lesquels il affirme que « la gendarmerie nationale ne s’investit pas à 100% dans la lutte contre le terrorisme« .
La première audience s’est tenue le 30 mai. Mais à cette audience, le prévenu n’avait pas été extrait de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, pour des raisons qu’on ignore. Le dossier, par conséquent, a été renvoyé au 20 juin.
Burkina Faso : Mohamadi Sinon sera jugé le 20 juin
Le 20 juin, une dizaine de dossiers sont retenus pour jugement dont celui de Mohamedi Sinon. Mais il semblait apparemment difficile d’épuiser les dossiers inscrits à l’ordre du jour. Le tribunal renvoie alors certains dossiers au 27 juin. Celui de Mohamedi Sinon est également renvoyé à cette date pour « une bonne administration de la justice ».
Burkina Faso : le procès Mohamed Sinon renvoyé au 27 juin
Le dossier est une fois de plus renvoyé le 27 juin pour « aviser la victime » qui est la gendarmerie nationale. Finalement, après 3 reports, l’affaire s’ouvre le 18 juillet au tribunal de grande instance Ouaga 1.
Procès Mohamadi Sinon : dossier renvoyé au 18 juillet, demande de liberté provisoire rejetée
Corruption…
La vidéo mise en cause est visualisée dans la salle d’audience. « La jeunesse, je vais vous expliquer quelque chose. La gendarmerie n’est pas dans la lutte à 100%. Ce que vous allez me faire, vous pouvez le faire; la gendarmerie n’est pas dans la lutte à 100%. Nous te demandons, président Ibrahim Traoré, de faire une police militaire« . Propos traduits par l’interprète.
Le prévenu parlait, selon lui, de lutte contre la corruption. « Concernant le fait que la gendarmerie ne lutte pas contre le terrorisme, je n’ai pas dit cela. J’ai dit seulement « lutte ». Et cela faisait référence à la lutte contre la corruption », a-t-il déclaré.
Les explications du prévenu ont convaincu partiellement le tribunal. Il est renvoyé aux fins de la poursuite de mise en danger de la personne d’autrui au bénéfice du doute. Le tribunal, par contre, le déclare coupable des faits de diffamation et le condamne à une peine de 12 mois de prison et 500 mille, le tout ferme.
Il avait été condamné le 10 février 2023 à 24 mois de prison et 500 000 FCFA d’amende, le tout assorti de sursis. Il avait appelé au meurtre de journalistes, notamment Newton Ahmed Barry et Alpha Barry. Le Tribunal l’avait reconnu coupable des faits de menace sous condition, mise en danger de la vie d’autrui et intolérance.
Le tribunal révoque le sursis accordé le 10 février. Le prévenu est condamné au total à 36 mois de prison et une amende de 1 million FCFA, le tout ferme. Il est également condamné au dépens.