La Cour des comptes du Burkina a tenu du 14 au 18 octobre, à Koudougou, dans le Bulkiemdé, un atelier de formation au profit des médias. Objectif : permettre aux journalistes de découvrir cette institution, son organisation, sa composition, son fonctionnement ainsi que ses procédures. Selon le Premier Président de la juridiction supérieure de contrôle des finances publiques, Latin Poda, la presse occupe une place stratégique dans la promotion d’une bonne gouvernance financière. “Votre rôle de veille, d’alerte et de force de proposition en faveur de la transparence est essentiel pour notre pays et pour la gestion saine des ressources publiques”, indique-t-il.
“Vous êtes des acteurs clés pour promouvoir une gouvernance responsable, et il est de notre devoir de vous accompagner dans cette tâche”, lance Latin Poda.
Cette formation sur la “place et (les) missions de la Cour des comptes en tant qu’institution supérieure de contrôle des finances publiques”, a permis également, dit-il, de mettre en lumière les productions majeures de la Cour. Et d’explorer les meilleures façons pour les professionnels de médias, de les exploiter et d’en tirer le meilleur parti dans leurs activités.
Le cadre législatif qui régit la Cour des comptes, en l’occurrence la loi n°14-2000 du 16 mai 2000, nécessite, selon lui, d’être relu. “Cette relecture est indispensable pour lever les goulots d’étranglement qui entravent ses performances”, affirme Latin Poda.
L’institution fait notamment face à des défis en termes de ressources humaines, matérielles et financières.
“Nos moyens actuels ne sont pas à la hauteur de nos ambitions. Il est impératif de renforcer les capacités de la Cour des comptes pour lui permettre de remplir son rôle de façon optimale”, plaide-t-il. Invitant les journalistes à contribuer, par la sensibilisation, à la visibilité des activités de cette institution.
Selon Emmanuel Ouédraogo, Conseiller à la Cour des comptes, formateur à cet atelier, ces travaux visent à faire connaître l’institution au sein de la population.
Au total, 9 modules ont été abordés. Avec une attention particulière sur les missions et les difficultés que rencontre la Cour des comptes. Cette Cour a pour mission, selon le magistrat Ouédraogo, de préserver le patrimoine de l’État et d’assister les pouvoirs exécutif et législatif à travers un certain nombre de rapports et d’avis. Ces documents permettent à l’Assemblée d’assurer le contrôle sur la loi de finances. Et à l’Exécutif d’appréhender les problématiques liées à la gestion des finances publiques.
Cette formation a également permis de passer en revue l’ensemble des procédures traitées devant la Cour des comptes. Il s’agit des procédures juridictionnelles, notamment le jugement des comptes des comptables publics et le jugement des “fautes de gestion”. Et les procédures non juridictionnelles, celles en lien avec le contrôle budgétaire et de gestion.
Les règles concernant le droit d’accès aux informations publiques et aux documents administratifs ont également été abordées.
Des journalistes satisfaits
Une vingtaine de personnes ont participé à cette formation. Les journalistes se disent satisfaits. Affirmant être outillés pour un meilleur traitement de l’information liée au contrôle des finances publiques.
“L’atelier a permis de nous enrichir, d’avoir des connaissances sur les missions, les attributions et le fonctionnement de la Cour des comptes. Nous avons beaucoup appris”, déclare Oumar Ouédraogo du journal en ligne Lefaso.net.
Selon lui, cette formation aura un impact sur ses prochaines productions concernant l’information relative à cette institution. Même son de cloche chez Alinta Bambyam Ouédraogo, journaliste à Radio Oméga. “La Cour des comptes nous a montré comment nous pouvons utiliser les informations contenues dans ses rapports pour éclairer l’opinion publique”, a-t-elle indiqué.
Elle apprécie particulièrement le module sur l’exploitation des contenus des documents de la Cour pour des fins journalistiques. “Au sortir de cette formation, nous savons comment exploiter les informations de la Cour pour éclairer l’opinion et ainsi travailler pour une meilleure gestion des biens de l’État”, affirme-t-elle.
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