Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a procédé à la remise des Prix de lutte anti-corruption (PLAC) ce 27 juin. Atiana Serges Oulon du bimensuel « L’Événement » se hisse à la première place. Hervé d’Afrik, Lomoussa Bazoum et Boukari Ouoba repartent respectivement avec les 2è, 3è et 4eèprix.
Les nominés du PLAC édition 2022 ont été primés pour leurs productions de qualité et leur engagement dans la dénonciation des faits de corruption. Parmi eux, Atiana Serge Oulon a été nominé pour ses deux articles parus dans le bimensuel L’Événement, intitulés « Drame d’Inata: un lieutenant venait à chaque fin de mois prendre 20 000 000 » et « Lutte contre le terrorisme : Des soupçons de détournement de l’argent des VDP : unn capitaine empoche 400 000 000 ».
Boukari Ouoba a également été nominé pour ses œuvres publiées dans le bimensuel Le Reporter, notamment l’article « Fédération burkinabè de football: un marché de plus de 77 millions FCFA illégalement attribué, selon le président Banssé » et « Ambassade du Burkina à Ottawa: un professeur d’Université recruté comme jardinier de la chargée d’affaires ».
Hervé D’Africk a été nominé pour ses productions dans le journal Courrier Confidentiel, avec les articles « Affaire DG de la LONAB: ces centaines de millions qui font du bruit » et « Les non-dits du coup d’Etat : une affaire de primes et de parcelles précipite la chute du Président Damiba ».
Lomoussa Bazoun a également été nominé pour ses articles publiés dans le journal Courrier Confidentiel : « Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire : des vivres avariés de plus de 4 milliards FCFA dans les magasins » et « Affaire vivres avariés : Quand la SONAGESS présente des vivres de la CEDEAO et du Japon comme les siens ».
Enfin, Aimé Kobo Nabaloum a été nominé pour ses productions dans le bimensuel Le Reporter, avec les articles « Marché de cinq hélicoptères de l’Armée: les dessous d’une affaire qui fait des vagues » et « Marché de connexion Internet à la SOFITEX : un agent condamné pour une double facturation de 24 millions FCFA ».
Le palmarès du PLAC
Après délibération, le jury a décerné les prix dans la catégorie presse écrite et en ligne. Un prix d’encouragement a été décerné à Boukari Ouoba du bimensuel « Le Reporter » pour sa maîtrise de la langue, de l’expression et du style, ainsi que pour l’intérêt et la pertinence de ses œuvres. Il repart avec un chèque de 400 000 FCFA et une attestation. Le 3ème prix a été décerné à Lomoussa Bazoun pour ses articles sur les vivres avariés et la présentation trompeuse de vivres par la SONAGESS, publiés dans le journal Courrier Confidentiel. Il repart donc avec un chèque de 500 000 FCFA et une attestation.
Le 2ème prix a été attribué à Hervé D’Africk du journal Courrier Confidentiel pour son enquête sur les non-dits du coup d’Etat et le directeur général de la LONAB. Son prix est composé d’un chèque de 700 000 FCFA et d’une attestation. Enfin, le 1er prix a été décerné à Atiana Serge Oulon du bimensuel L’Événement pour ses articles sur le drame d’Inata et les soupçons de détournement de l’argent des VDP. Il reçoit le trophée du PLAC et un chèque de 1 million de francs CFA.
« J’ai reçu un prix qui est un prix d’encouragement dans le vrai sens du terme parce que le travail que nous faisons a besoin d’être encouragé. Nous sommes dans un contexte particulier où le métier de journaliste s’avère difficile et encore plus pour le journalisme d’investigation », a déclaré Boukari Ouoba, lauréat du 4e prix du PLAC.
Sagado Nacanabo, Secrétaire exécutif du REN-LAC, a réaffirmé l’engagement de son Réseau de soutenir la presse, un maillon fort dans la lutte contre les crimes économiques. « Les dotations ne sont certes pas à la hauteur du travail abattu, mais c’est aussi en fonction de nos partenaires qui sont allés de 400 000 à 1 million. Tant que le REN-LAC aura les moyens de soutenir la presse par cette voie, nous ne manquerons pas de le faire », a-t-il déclaré.
Le jury a félicité l’ensemble de la presse nationale pour ses efforts dans la dénonciation des faits de corruption, de mal gouvernance et autres crimes économiques. Cependant, il a noté une absence de productions de journalistes femmes et une faible participation dans la catégorie audiovisuelle. Le jury a donc recommandé au Réseau national de lutte anti-corruption de faire une présélection rigoureuse des œuvres et d’encourager les journalistes à déposer des œuvres pour les prochaines éditions du PLAC.
Le jury a également salué le REN-LAC pour la création du PLAC et son organisation régulière depuis plus de 20 ans. Il l’a encouragé à poursuivre le développement du PLAC en ajoutant de nouvelles catégories pour chaque type de média. Le jury a également invité les rédactions et les journalistes à faire preuve de plus de professionnalisme dans le traitement de l’information, en diversifiant les sources, en donnant la parole à toutes les personnes mises en cause et en respectant la diversité des sources.
Depuis plus de 20 ans, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) organise, au Burkina Faso, le Prix de la lutte anti-corruption (PLAC) afin de récompenser les journalistes qui s’illustrent dans la dénonciation de la corruption et de la mal gouvernance..