Le Mali célèbre, le 22 septembre, le 63è anniversaire de son indépendance dans la « sobriété » et dans « l’esprit du sursaut national ». Ainsi en a décidé le gouvernement de transition à l’issue du Conseil des ministres du 13 septembre dernier. Cette décision fait suite aux attaques terroristes que le pays a subies à Bamba, Gao et Bourem, respectivement les 7, 8 et 12 septembre.
« Le Président de la Transition (Assimi Goïta) a instruit le gouvernement d’orienter les ressources financières prévues pour lesdites activités à l’assistance aux victimes des actes terroristes et au soutien des populations endeuillées », précise le compte-rendu du Conseil des ministres.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement malien a adopté, ce même jour, un projet de décret « fixant le Statut particulier de la Reserve des Forces Armées et de Sécurité ».
« Tous les citoyens âgés de 18 ans au moins peuvent être mobilisés aux côtés des Forces Armées et de Sécurité pour la défense de la Patrie. La réserve est constituée de personnes appelées réservistes n’appartenant pas à l’armée d’active mais formées pour renforcer ou apporter un concours aux Forces Armées Maliennes dans le cadre de la Défense nationale», précise le communiqué.
Le projet distingue cependant deux types de réserves : la réserve stratégique et la réserve opérationnelle.
« La réserve stratégique est constituée des personnels du contingent du Service national des Jeunes ayant accompli le service militaire, des militaires dont la démission a été régulièrement acceptée, des militaires admis à faire valoir leur droit à la retraite et durant le temps où ils sont soumis à une obligation de disponibilité qui est de cinq ans, des volontaires ayant souscrit un engagement et de toute autre personne ayant accompli le service militaire », explique le gouvernement avant d’ajouter que lorsque la réserve stratégique est mise à la disposition du Chef d’État-major des Armées, elle est dite opérationnelle.
Le 63è anniversaire de l’indépendance du Mali intervient dans un contexte où le pays fait face à une multiplication des attaques terroristes qui ciblent à la fois les Forces armées et les civils.
La dernière attaque la plus meurtrière date du 7 septembre 2023 lorsqu’un groupe armé terroriste s’en est pris à un bateau de transport de passagers sur le fleuve Niger et à la position de l’armée à Bamba, dans la région de Gao. 64 personnes dont 49 civils et 15 militaires ont perdu la vie lors de cette double attaque selon un « bilan provisoire » de l’armée.
Le pays fait aussi face à une crise politique, notamment celle liée aux Accords d’Alger. Le climat s’est dégradé ces derniers mois entre Bamako et la Coordination des Mouvements de l’Azawad. Les deux parties s’accusent.