La première décision a été actée le 10 juillet : levée de la mesure de suspension des activités politiques. L’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) est désormais en train de mettre les petits plats dans les grands pour l’organisation des prochains scrutins. Elle a initié, les 15 et 16 juillet, des échanges avec des représentants de partis politiques et de la société civile. Le président de l’AIGE, Moustapha Cissé, a déclaré qu’il était temps d’“envisager les dispositions à prendre pour l’organisation effective des élections”.
La levée de la suspension des activités politiques contribue, selon Moustapha Cissé, à l’“apaisement du climat politique au Mali”. C’est un nouveau contexte politique qui crée, dit-il, des conditions favorables au dialogue nécessaire à des “élections apaisées”. Les leaders politiques et de la société civile vont ainsi discuter des questions essentielles pour une meilleure organisation.
Selon le président de l’AIGE, Moustapha Cissé, des rapports, produits par des observateurs de la société civile, permettront d’apporter des “corrections” au dispositif actuel.
D’ors et déjà, l’AIGE annonce deux actes majeurs : le renforcement institutionnel de ses instances et l’actualisation du fichier électoral.
Et il n’y a pas que ça. Un message à été adressé aux gouverneurs concernant les éventuels aménagements à faire. Avec, en ligne de mire, la contribution des structures du ministère de l’Administration territoriale à l’organisation des élections. Le ministère des Affaires étrangères aura également, à ce sujet, des concertations avec les ambassades et les consulats du pays.
Les représentants des partis politiques qui participé aux échanges saluent la décision des autorités de lever la mesure de suspension des activités de ces partis. Cette décision contribuera, selon eux, à “animer la vie de la Nation”.
Des partis politiques se sont cependant abstenus de participer à la rencontre. Motif invoqué : certains de leurs membres ont été interpellés et sont toujours en détention. Onze acteurs politiques sont en effet objet de poursuite judiciaire.
“Nous ne pouvons pas participer à des cadres de ce genre, voire d’autres encore tant que nos confrères sont sous les verrous”, déclare l’un des membres du cadre d’échanges pour une transition réussie, Amadou Koïta.
Les représentants de la société civile, eux, se réjouissent de la rencontre organisée par l’AIGE. Pour Hamadoun Bah, cette rencontre “présage quelque chose de bien”. Il n’y a pas d’autres alternatives, dit-il, que de songer aux élections. Il estime cependant qu’il faut “garantir le minimum de sécurité avant d’aller rapidement vers les élections”. Il est nécessaire pour le Mali, dit-il, de sortir de la situation d’exception dans laquelle il se trouve.
“Si aujourd’hui, l’AIGE nous convie, c’est sans doute parce que les autorités ont donné leur quitus”, se réjouit-il. Avant d’ajouter que le Mali chemine vers l’organisation effective des élections.
Mais le contexte, surtout sécuritaire, est-il propice à l’organisation de ces élections ? Hamadoun Bah affirme être “un peu hésitant”. Il estime cependant que si l’organisation du référendum a été possible, celle des élections a aussi des chances d’être envisagée.
“Il y a une grande amélioration de la situation sécuritaire sur tout le territoire malien”, déclare-t-il.
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