L’Accord d’Alger n’est plus ! Le gouvernement malien a annoncé sa fin, ce 25 janvier, “avec effet immédiat”. Il dit avoir constaté une “multiplication d’actes inamicaux, de cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali”. Ces accusations sont portées contre les autorités de la République algérienne démocratique et populaire. Cela porte atteinte, dit-il, à la sécurité nationale et à la souveraineté du Mali.
Cet accord, signé en 2015, avait pour objectif, la réconciliation et la paix entre les Maliens, principalement entre le gouvernement et les mouvements armés du nord du pays.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cet “Accord pour la paix et la réconciliation” au Mali, issu du processus d’Alger, le gouvernement malien dit avoir constaté “des faits graves”.
Certains groupes signataires ont changé de posture, dit-il.
Ils sont devenus, selon Bamako, “des acteurs terroristes et poursuivis par la justice malienne, après avoir commis et revendiqué des actes terroristes”.
Selon le gouvernement malien, la médiation internationale a été “incapable d’assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires”. Et ce, malgré les plaintes formulées par le gouvernement de la Transition.
Une note avait été adressée, dit-il, aux autorités de l’Algérie à cet effet en février 2023. L’Algérie est cheffe de file de la médiation internationale.
Bamako dit avoir également noté des “actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’Accord de la part les autorités algériennes”.
“Au regard de ces faits suffisamment graves précités, le gouvernement de la Transition constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015, et, par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat”, indique le communiqué.
Le gouvernement malien rassure cependant de sa volonté à œuvrer pour “le règlement pacifique de la crise malienne, en tirant les enseignements des accords précédents et en consolidant leurs acquis”.
Dans ce sens, il invite “tous les autres groupes signataires du caduc accord de paix, non impliqués dans le terrorisme, ainsi que les partenaires du Mali à s’inscrire dans l’esprit du dialogue direct inter-malien ouvert à tous nos compatriotes épris de paix”.
Cet appel au dialogue avait été annoncé par le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, le 31 décembre 2023.
“Le gouvernement de la Transition appelle les Maliens à renforcer la cohésion nationale et à promouvoir le dialogue et la paix”, a-t-il préconisé.