C’était prévisible. Depuis sa sortie tumultueuse le week-end dernier, au cours de laquelle il s’en est pris vertement aux autorités militaires concernant le report des élections qu’il qualifie de « dangereuse » et « unilatérale », Choguel Maïga était dans l’œil du cyclone. Sa casquette de Premier ministre a fini par rouler par terre. Le Chef de l’Etat, le Général Assimi Goïta, l’a démis de ses fonctions ce soir du 20 novembre. Le gouvernement a également été dissout.
Il a réussi à créer l’évènement. Mais il a finalement été éjecté. Choguel Maïga a dû cependant bien préparer son plan. Selon plusieurs observateurs, il se prépare pour l’élection présidentielle post-transition. La date a été reportée. Pas annulée. Il a probablement voulu se poser en victime et en défenseur des idéaux de la Transition afin d’en tirer plus tard des dividendes politiques. Il n’a donc pas pris l’initiative de démissionner. Il a attendu qu’on le démette de ses fonctions.
Mais le Général Goïta et ses hommes ont sans doute compris le jeu. Ils vont probablement tenter de l’affaiblir. Et de l’isoler au sein du M5-RFP, le mouvement contestataire sur lequel il s’adosse. Il sera sans doute « progressivement écarté du pouvoir, de telle sorte qu’il perde des plumes ». Et ainsi l’essouffler.
Le mouvement de contestation dont il fait partie va-t-il grossir au fil des mois ? Des risques d’affrontement sont prévisibles avec les partisans du Général Goïta. Ainsi, le Mali aux multiples inconnues se dessine. Comme un caméléon. Insaisissable.