Le gouvernement de Transition du Mali a suspendu, par décret, hier 10 avril, les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. La Haute Autorité de la communication (HAC) revient à la charge ce 11 avril. Elle invite les médias à respecter cette mesure.
Selon les autorités maliennes, les activités des partis politiques et des associations à caractère politique “sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, sur toute l’étendue du territoire national, pour raisons d’ordre public ». Objectif : “Maintenir la stabilité et la sécurité sur le territoire national ».
La Haute Autorité de la communication, structure de régulation des médias, tient au strict respect de cette disposition. Dans un communiqué diffusé ce 11 avril, elle « invite tous les médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) « à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des associations à caractère politique ».
La décision du gouvernement malien intervient dans un contexte assez tendu. Des partis politiques et des organisations de la société civile ont demandé, le 31 mars, la tenue d’un scrutin présidentiel « dans les meilleurs délais ». Estimant que la Transition, dirigée par le Colonel Assimi Goita, « a pris fin le 26 mars 2024 ». Ils avaient alors brandi un décret daté du 6 juin 2022 qui fixait le délai de la Transition à deux ans, à compter du 26 mars 2022.
Il y a, dès lors, « un vide juridique institutionnel ». Et de ce fait, “nous utiliserons toutes les voies légales et légitimes pour le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel normal et dans le concert des Nations, gage de stabilité politique et de développement durable”, avaient-ils affirmé.
Des organisations de magistrats et de procureurs avaient entonné la même trompette. Elles ont même saisi le Conseil constitutionnel. Lui demandant de “constater la vacance de la présidence de la Transition ainsi que la déchéance de tous les organes de la transition”. Et d’ordonner l’ouverture et la mise en place d’une nouvelle Transition qui devraient, disent-elles, organiser des « élections inclusives et véritablement démocratiques » pour « un retour à l’ordre constitutionnel ».