Le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale a invité, ce 18 novembre, “les populations de Kidal ayant déserté la ville, par crainte d’éventuels affrontements entre les Forces armées maliennes (FAMA) et les groupes terroristes, à y retourner”.
Craignant pour leur vie, plusieurs habitants ont quitté la ville de Kidal pour la brousse vers la frontière avec l’Algérie. Certaines sources estiment que Kidal, dans le nord du Mali, s’était vidé d’une “bonne partie” de sa population avant l’arrivée de l’armée.
Ce vendredi, dans un communiqué, le gouvernement malien rassure les populations pour un retour au bercail.
“Les FAMA qui contrôlent désormais la Région de Kidal, assurent, conformément à leur mission régalienne, la protection intégrale des personnes ainsi que leurs biens”, rassure le Colonel-Major Ismaël Wagué, ministre en charge de la Réconciliation.
Selon lui, des dispositions sont prises ainsi que des mesures d’accompagnement pour la réinstallation des populations.
“Le ministre de la Réconciliation rassure les populations que toutes les dispositions sont prises afin d’éviter tout amalgame et des mesures d’accompagnement sont aussi mises en place pour faciliter leur retour et leur installation dans leur localité”, précise le communiqué.
Plus de 32 mille personnes se sont déplacées dans la région de Kidal entre décembre 2022 et septembre 2023, soit une augmentation de 116% selon un bulletin d’informations du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) publié le 8 novembre 2023.
De 6 116, le nombre de déplacés est passé à 32 394 en septembre 2023, du fait des affrontements et des opérations militaires, souligne OCHA.
Selon l’agence onusienne, les villes de Kidal, Aguelhoc, Anefif et Tessalit se seraient vidées d’environ 70% de leurs populations. Et d’ajouter que la plupart de familles aisées serait partie en Algérie.
Alors que les familles moyennes et pauvres se sont réfugiées dans les secteurs environnants, Talhandak, Tinzawatene, Abeibara, Timtaghene près de Timayawene en Algérie. Cette évolution est consécutive, selon OCHA, aux opérations militaires lancées dans le cadre de la récupération des emprises de la MINUSMA.
En outre, dans les cercles de Tessalit, Abeibara et Tin-Essako, certaines populations qui vivaient dans les campements aux alentours des villages se seraient déplacées vers les chefs-lieux de ces cercles et d’autres vers l’Algérie.
Selon OCHA, “presque tous les habitants des villages du sud et de l’est de Kidal, y compris Anéfif, Tassik, Takalot, Amassine, Agaboye, etc., se sont déplacés à Kidal-centre où certains seraient dans les familles d’accueil et d’autres dans des sites spontanés”.
Le 14 novembre dernier, l’armée malienne, appuyée par les supplétifs russes de l’ex-Wagner, ont fait leur entrée dans la ville de Kidal, dans le nord du pays.
Cette localité a été depuis 2013 sous le contrôle des mouvements rebelles sous l’égide de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
“Le Chef d’Etat-major général des Armées informe l’opinion nationale et internationale que les FAMa ont pris position dans la ville de Kidal ce mardi 14 novembre 2023”, indiquait un communiqué de l’armée.
La nouvelle suscite dans plusieurs pays des réactions. Le Burkina Faso et le Niger, eux aussi dirigés par des militaires arrivés au pouvoir du fait de l’insécurité dans leurs pays, ont envoyé des messages de congratulations au Colonel Assimi Goïta et son gouvernement.
Ils ont salué “une étape charnière de la lutte contre le terrorisme dans l’espace sahélien”.
De son côté, le Président de la Transition du Mali estime que “la mission n’est pas achevée”.