Les terroristes au Mali se confondent souvent aux éléments des Forces armées maliennes (FAMA) du fait de leur tenue. C’est le constat fait par l’Etat-Major Général des Armées de la République du Mali dans un communiqué daté du 30 avril 2023. De ce fait, l’armée malienne prend des mesures contre cette nouvelle ruse des terroristes et met en garde les civils qui auraient des habitudes similaires.
C’est lors d’une attaque terroriste contre l’aéroport de Sévaré le 22 avril 2023, qui a d’ailleurs été déjouée par les FAMA, que l’Etat-Major aurait fait la remarque. En effet, selon le communiqué, plusieurs terroristes neutralisés ce jour « portaient des uniformes militaires » identiques à celles des FAMA. A en croire l’Etat-Major de l’armée malienne, cette ruse avait pour objectif l’infiltration du dispositif de protection de la ville de Sévaré.
Par ailleurs, « l’Etat-major Général des Armées tire les leçons de cette tentative ainsi que celles d’autres attaques antérieures, au Mali comme ailleurs, au cours desquelles les assaillants utilisent la perfidie pour tromper la vigilance des forces légitimes afin de commettre des actes barbares contre les paisibles populations, sans aucune considération pour les règles les plus élémentaires du Droit International Humanitaire ».
Le port non règlementé des tenues militaires représente un grand danger pour la nation malienne. Par conséquent, l’Etat-major général des armées maliennes interpelle tous les civils qui avaient pris pour habitude de porter des uniformes militaires de quelque nature, motifs ou couleurs que ce soit, à mettre fin à cette pratique.
Des dispositions sont prises par ailleurs pour lutter contre le port irrégulier des uniformes militaires au Mali. Allant dans la même logique, l’Etat-major invite les vendeurs d’uniformes et d’équipements militaires de tous types à se conformer à la loi en présentant leurs licences et leurs stocks à la direction du commissariat des armées. La date limite de ce contrôle est fixée au 15 mai 2023 à 15h00. Passé ce délai, « les mesures de recherche et de retrait systématique des équipements s’appliqueront », note le communiqué.
Le Burkina Faso, tout comme le Mali, est de plus en plus confronté à ce phénomène. Une vidéo diffusée par le média Libération le 27 mars 2023, montrait des « Forces de Défense et de Sécurité » qui s’en prenaient à des mineurs. Le gouvernement de transition, en réponse à cette accusation, a nié les faits, tout en dénonçant la perfidie des groupes armés terroristes qui « utilisent l’uniforme des Forces armées nationales pour attaquer les populations civiles ».