Guy Hervé Kam, Coordonnateur du « Mouvement SENS » s’est offusqué face à la passivité des autorités burkinabè suite au développement de la haine sur les réseaux sociaux. Au cours de l’émission « Dimanche politique » diffusée sur Radio Oméga ce 16 avril 2023, il appelle l’État à assumer son rôle de régulateur. Pour l’avocat et homme politique, la montée en puissance des menaces sur les réseaux sociaux est un danger pour la cohésion sociale, longtemps clamée par les autorités pour venir à bout du terrorisme.
En dehors de la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso, une forme de crise se développe dans le pays : la haine sur les réseaux sociaux. Une situation qui traduit « le reflet de la société burkinabè « , selon Me Guy Hervé Kam. « Les réseaux sociaux sont un espace que des pays comme les nôtres et les utilisateurs ne maîtrisent pas. Cette expression passionnée et très souvent même déraisonnée devait être anticipée. Mais ça n’a pas été le cas« , déplore-t-il face au constat des dérives observées en ligne ces derniers temps.
« Il y a des gens au Burkina qui aujourd’hui peuvent appeler à tuer d’autres ; ils peuvent appeler à détester son prochain, mais ces gens n’avaient pas de canaux d’expression. Les réseaux sociaux leur offrent ce canal », affirme Me Kam. Le plus choquant, à l’en croire, est l’absence de contrôle sur ces réseaux pour empêcher la propagation de la haine et aussi permettre de réparer les victimes.
« Il faut légiférer, il faut appliquer la loi », Guy Hervé Kam
Le Coordinateur du Mouvement SENS confie que c’est la première fois au Burkina Faso que des gens appellent publiquement à tuer. « Pour combattre cette normalité du mal, il faut la rigueur des institutions. Les textes sont là et il faut la tolérance zéro… Quand on prend la parole dans un espace public, on doit se souvenir que nous avons des valeurs de fraternité, de solidarité, de partage qui font notre pays », déclare-t-il.
Il invite les autorités, notamment le Premier ministre, Apollinaire Kyelem de Tambèla, homme de droit, et le procureur du Faso à assumer leurs rôles en faisant respecter les droits humains au Burkina Faso.