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Mort d’un étudiant à l’Université Norbert Zongo : L’ANEB dénonce l’ « indifférence des autorités » face au « délabrement avancé des infrastructures »

Que s’est-il exactement passé ? Les enquêtes sont en cours afin de situer les responsabilités. La mort de l’étudiant René Séré le 4 février entraine une vague d’indignations. « Ce décès fait suite à un mouvement de panique générale suscité par un bruit prolongé et puissant émanant du toit du bâtiment de la salle polyvalente, lequel bruit a fait trembler le bâtiment », explique l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB). Selon elle, René Séré a été gravement blessé lorsqu’il a tenté de s’échapper « par la fenêtre vitrée de la salle annexe N°1 ». Il a finalement perdu la vie suite « à une hémorragie intense ». « Depuis plusieurs années », les étudiants de de cette université « subissent de manière inacceptable les affres de l’insuffisance criarde mais surtout de la mauvaise qualité des infrastructures », affirme l’ANEB. Elle parle même d’ « un état de délabrement avancé qui expose la vie des occupants (étudiants et enseignants) à un grand danger ».

Et voici l’ANEB qui égrène un chapelet de faits qui se sont produit, dit-elle, entre 2023 et 2024.

« -Le bâtiment R+2 de l’Institut universitaire et technologie abritant les salles de cours, les bureaux d’enseignants et d’administratifs, a fréquemment vibré, souvent en plein séance de cours, provoquant l’effroi des occupants. Au point que certains enseignants ont menacé de ne plus dispenser de cours s’ils sont programmés de nouveau dans ce bâtiment ;

– Les pavillons, quant à eux, sur la pression des étudiants, ont été interdits d’usage pour les programmations de cours et évaluations sur une longue période, notamment durant la saison des pluies. Ils comportent des risques d’effondrement avec des fissures profonde des murs ;

– L’amphithéâtre PSUT, réalisé à peine en 2015, a été le théâtre du déclenchement d’un incendie suite à un court-circuit le 22 février 2024 lors d’un cours de la promotion MPCI 2023. Si les flammes ont été maitrisées grâce à la réactivité des étudiants, certains s’en tireront avec des blessures ».

L’ANEB dit avoir lancé des alertes à ce sujet. Et interpelé les autorités universitaires. Mais ces dernières « sont restées dans l’indifférence, la banalisation, préférant faire la sourde oreille. Pire, elles ont continué à programmer les étudiants dans ces salles dégradées sans avoir entrepris aucune évaluation des risques, encore moins pris des mesures sérieuses pour leur réfection », souligne la déclaration.

Selon l’association, la salle polyvalente, où s’est produit le drame du 4 février, est, elle, particulièrement budgétivore. Mais sans résultat concret. « Bien qu’elle engloutisse chaque année des dizaines de millions (de francs CFA) du contribuable burkinabè pour sa location, elle ne réponds, en aucun cas, à la moindre commodité pour la dispensation des cours (sonorisation défaillante, tableau abîmé, etc.) ».

Les interrogations deviennent ainsi de plus en plus nombreuses : « Fallait-il attendre qu’un drame survienne avant que nos autorités réalisent la nécessité de mener une expertise sur l’état de nos infrastructures ? Devrons-nous continuer à endurer et à constater, dans l’impuissance la plus totale, la perte de vies humaines de nos camarades chaque année face à l’indifférence des autorités ? », s’interroge l’ANEB.

Il va falloir donc impérativement trouver une solution. Et l’ANEB donne déjà des pistes. Elle plaide pour « la construction d’amphithéâtres de qualité ». Il faut aussi « une infirmerie bien équipée sur le campus pour prendre en charge les urgences », affirme-t-elle.

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