Dans un communiqué publié dans la nuit du 19 au 20 octobre, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), instance qui a renversé le Président Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, déclare avoir déjoué une tentative d’évasion du Président Mohamed Bazoum et de ses proches.
« Ce jour 19 octobre 2023, vers trois heures du matin, le président déchu Mohamed Bazoum, accompagné de sa famille, ses deux cuisiniers et deux éléments de sécurité, a tenté de s’évader de son lieu de détention », informe le communiqué.
Selon le CNSP, le plan d’évasion se résume en 3 phases : un véhicule banalisé devrait recevoir la famille présidentielle et la conduire à une planque au quartier Tchangarey, à la périphérie nord de la ville de Niamey.
« À partir de cette planque, un déplacement serait prévu vers deux hélicoptères appartenant à une puissance étrangère censés les exfiltrer à Birni-Kebbi, au Nigéria », lit-on dans le communiqué.
« La prompte réaction des forces de défense et de sécurité a permis de déjouer ce plan de déstabilisation de notre pays ».
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie et le gouvernement » saluent le professionnalisme et le sang-froid de nos vaillantes forces de défense et de sécurité qui ont permis de préserver des vies et ce, en dépit de l’attitude irresponsable du président déchu et de ses complices ».
Selon les autorités militaires nigériennes, « les principaux auteurs et certains de leurs complices ont été arrêtés. Le procureur de la République saisi de l’affaire a d’ores et déjà ouvert une enquête ».
« Le CNSP et le gouvernement tiennent à rassurer l’opinion nationale et internationale de leur ferme détermination à conduire la transition à son terme, conformément aux aspirations du peuple nigérien digne et souverain », conclut le communiqué, même si, pour l’instant, aucune information sur la fin de la Transition militaire n’est connue.
Près de trois mois après le coup d’État militaire au Niger, aucune solution négociée n’a pu être trouvée entre les nouvelles autorités et la CEDEAO et ses partenaires.
L’instance régionale, qui avait annoncé une intervention militaire, semble être revenue sur de meilleurs sentiments.
Pour l’heure, les sanctions prises contre le pays par la CEDEAO, l’UEMOA ainsi que leurs partenaires demeurent, entraînant, en plus de la question sécuritaire, une crise humanitaire.
Le 18 octobre dernier, l’Union européenne a annoncé le lancement d’un pont aérien humanitaire afin d’approvisionner le pays en produits médicaux.
Cette opération devrait permettre de transporter, en 4 vols, 58 tonnes de fournitures sanitaires essentielles à destination de Niamey.