La journée d’hier, 12 novembre, a été très tumultueuse pour l’ONG française Acted. Cette organisation d’aide à la coopération et au développement, qui agit précisément dans le domaine de l’humanitaire, ne pourra plus déployer ses activités au Niger. Son autorisation d’exercer a été retirée. Le ministre de l’Intérieur, le Général Mohamed Toumba, a signé à ce sujet un arrêté. Le document ne précise cependant pas le motif du retrait.
L’ONG Acted, présente au Niger depuis 2010, intervenait dans plusieurs régions du pays. Afin d’apporter « une réponse d’urgence » aux populations déplacées du fait de la menace terroriste. Elle affirme avoir apporté assistance, depuis son arrivée au Niger, à plus d’un million de personnes.
Précisant même qu’elle l’a fait malgré les risques. Huit de ses membres (6 humanitaires Français, un chauffeur et un guide nigériens) ont été tués en 2020 lors d’une attaque terroriste près de la capitale nigérienne. « C’est avec une profonde tristesse que nous confirmons la mort de sept de nos collègues ainsi que de leur guide au Niger, assassinés lâchement et sans raison par des individus armés dans la région de Kouré, au sud-est de Niamey, le 9 août 2020 », avait indiqué l’ONG.
Elle avait alors été contrainte de suspendre « temporairement » ses activités. Tout en indiquant qu’elle n’avait nullement l’intention de quitter le pays.
Mais la situation a encore mal tourné en 2021. Le Niger l’avait accusée d’entretenir des « connexions douteuses et subversives », probablement avec des groupes aux « desseins funestes ». Ses interventions dans la région de Diffa, près de la frontière avec le Nigéria, avaient ainsi été suspendues. Une zone en proie aux attaques terroristes.
L’organisation avait, par la suite, repris ses activités. Mais voilà que le coup de marteau des autorités nigériennes s’abat, cette fois encore, sur sa tête !
La décision apparait, aux yeux de la France, comme un coup de fouet en plein visage. Elle avait déjà subi certains revers dans ce pays. Les troupes françaises ont quitté le Niger dans un climat tendu et l’ambassadeur de France a été expulsé. Certains médias comme France 24 et RFI ont également été suspendus.