Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) rejette, dans un communiqué diffusé ce 22 août, « toute ingérence extérieure d’un acteur ou d’un pays extérieur au continent dans les questions de paix et de sécurité en Afrique ». Il annonce également la suspension du Niger de toutes les instances et institutions de l’Union jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel dans ce pays.
Réunis, le 14 août, en session extraordinaire à Addis-Abeba, les 15 membres du CPS ont ainsi affiché leur ferme opposition à toute intervention militaire étrangère visant à déstabiliser des processus politiques en Afrique. Ils ont également réaffirmé « leur plein soutien aux sanctions imposées par la CEDEAO » pour contraindre les putschistes nigériens à rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’État du 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum. Ils insistent sur la nécessité de faire en sorte que ces sanctions n’impactent pas « de manière disproportionnée » la vie des citoyens nigériens.
Le Conseil salue les « efforts inlassables » déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il s’engage à s’approprier les sanctions graduelles décidées par l’organisation régionale lors de sommets extraordinaires les 30 juillet et 10 août. Parmi ces sanctions, la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Niger, le gel des avoirs de l’État nigérien au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), l’interruption des transactions financières avec le Niger, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité.
En outre, la commission de la CEDEAO est invitée à « compiler et de soumettre d’urgence la liste des membres de la junte militaire et de leurs soutiens militaires et civils, y compris ceux qui sont impliqués dans la violation des droits fondamentaux du président Bazoum et d’autres détenus, en vue de sanctions ciblées et de l’application de mesures punitives individuelles ».
Le Niger a également été suspendu de toutes les instances et institutions de l’Union africaine. Cette dernière veut ainsi accroître la pression sur la junte militaire. L’organisation continentale suit ainsi une ligne ferme, de concert avec la CEDEAO, pour tenter de résoudre la crise.