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Occupations anarchiques des voies publiques : Le bulldozer en branle à Bobo-Dioulasso

Le bulldozer de la mairie de Bobo-Dioulasso est entré en action dans la matinée du 10 avril. Objectif : libérer toutes installations anarchiques opérées au bord des routes nationales. Hangars, boutiques, panneaux publicitaires… ont été détruits sous le regard impuissant de leurs propriétaires. Ce recours à la force intervient après 40 jours de sensibilisation, selon les premiers responsables de la commune.

Les opérations ont débuté sur la route nationale numéro 1, boulevard Félix Houphouët Boigny, dans l’arrondissement 4. Jusqu’à ce que les machines démarrent, certains occupants illégaux de la place n’en croyaient toujours pas. Ou peut-être croyaient-ils à une séance de sensibilisation.

Toute installation à moins de six mètres du bitume est détruite.

Première cible, un panneau publicitaire anarchiquement fixé au bord de la voie. A côté du rond-point “Place de la femme”. Et ensuite, un magasin installé non loin de là.

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C’est la course contre la montre. Chaque commerçant tente par tous les moyens de sauver ce qui peut l’être. Pendant ce temps, le bulldozer, lui, avance à grands pas, “sans pitié”. Sous le regard du premier responsable de l’arrondissement.

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“Depuis le 25 février, nous avons commencé la sensibilisation, l’information. Certains ont obtempéré et se sont exécutés. D’autres n’y croyaient pas”, déplore le président de la délégation spéciale de l’arrondissement 4, Balémany Sérissouma.

Dahermalo Kambou est l’un des occupants. Il est le responsable d’un maquis, “Le QG”, très connu à Bobo-Dioulasso. “Je n’en crois pas mes yeux”, déclare-t-il lorsque le bulldozer “griffe” une partie de ses installations. Le quinquagénaire affirme pourtant être en règle. Il dit avoir respecté la distance de 6 mètres voulue par la commune. “Ils sont venus nous voir dans un premier temps concernant la distance entre le maquis et la voie. Et le lendemain, nous avons cassé la partie qui débordait”, explique-t-il, le visage serré. “Mais à ma grande surprise, j’apprends ce matin qu’une autre équipe a effectué d’autres mesures. Et elle nous a dit qu’elle doit casser une partie. Je ne comprends pas”. Ainsi, sous ses yeux, le bulldozer se met en branle.

Dahermalo Kambou

L’objectif de cette opération selon les autorités communales, c’est de réduire les cas d’accidents dans la ville de Bobo-Dioulasso. “Les installations de certains occupants sont extrêmement collées à la voie. Si un véhicule ou un motocycliste fait un faux pas, ça peut coûter la vie à un ou plusieurs Burkinabè. Et nous ne voulons plus jamais cela”, explique le président de la délégation spéciale de l’arrondissement 4.

Selon lui, cette opération de déguerpissement va durer deux semaines. Elle concerne tous les arrondissements de la ville.

Le PDS de l’arrondissement 4, Balémany Sérissouma

Le premier délai qui avait été accordé aux occupants est arrivé à terme le 7 mars dernier. Une prolongation d’un mois leur avait ensuite été accordée. Jusqu’au 7 avril dernier. A cette date, le PDS de la commune de Bobo-Dioulasso, Laurent Koutoukou Kontogom, s’était rendu sur les lieux. Non pas pour les déguerpir, mais pour une dernière séance de sensibilisation. Et à cette occasion, un troisième et dernier ultimatum leur a été accordé. 48h cette fois. Ultimatum arrivé à expiration hier 9 avril.

Salomon TAPSOBA (Correspondant Bobo-Dioulasso)

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