Le marché « 10 Yaar » du quartier Nonsin de Ouagadougou est resté fermé ce 11 octobre. Des commerçants, victimes de vols à répétition, réclament de la part de l’autorité, un renforcement de la sécurité au sein du marché.
L’État devra augmenter le nombre de vigiles qui assurent la sécurité du marché « 10 Yaar », plaident les commerçants pour qui il est inconcevable de payer ses impôts et d’être cambriolé à répétition.
Pour eux, le problème a trop duré. Il y a eu des revendications mais l’autorité a fait la sourde oreille. « En un mois, nous avons été victimes d’au moins 3 cas de vol. Avant-hier, il y a eu un cambriolage; hier nuit, les voleurs ont ramassé tous les articles d’un commerçant. Nous avons fermé le marché pour que notre voix soit entendue en haut lieu, par les autorités », témoigne Jean Ouédraogo, vendeur de sacs d’écoliers et de matériels divers.
Le quinquagénaire pointe du doigt un nombre insuffisant de vigiles qui assurent la sécurité des lieux. L’âge avancé des quatre agents de sécurité y est pour quelque chose car, selon lui, « ce sont des personnes âgées ».
En plus du nombre insuffisant de vigiles dans le marché, M. Ouédraogo relève que le marché manque d’éclairage. » Un tel grand marché ne peut pas fonctionner avec seulement quatre gardiens. Or, chaque mois, nous payons à des autorités qui n’arrivent même pas à assurer la sécurité de nos marchandises », déplore-t-il.
Assis devant un portail fermé, côté Est du marché, Boureima Niampa se souvient du cas de vol dont il a été victime. Il affirme avoir perdu 125 000 FCFA suite à un cambridge effectué dans sa boutique. Ce vendeur de vêtements à des difficultés pour nous parler. Il a complètement perdu l’usage de sa voix pour avoir beaucoup crié lors de la manifestation. Il dénonce un « silence coupable » des autorités.
« À chaque fois que nous sommes victimes de vols et alertons la police, ils nous disent qu’ils vont voir. Et c’est ainsi à chaque fois. Il n’y a jamais eu de suite. Nous en avons marre. Nous manifestons pour interpeller l’autorité pour qu’elle nous aide », explique-t-il d’un air triste.
Pour le jeune commerçant, si les gestionnaires du marché ne font rien pour résoudre le problème, les commerçants seront obligés de recruter eux-mêmes leurs agents de sécurité.
Si l’intérieur du marché est resté fermé ce mercredi, les affaires se poursuivent cependant autour, mais dans une atmosphère morose. C’est du reste la remarque de Salimata Tiemtoré, vendeuse de draps et bien d’autres articles.
De l’avis de cette dernière, la fermeture des grandes voies menant sur la place du marché a réduit le nombre de ses clients.
« La fermeture du marché impacte négativement mes affaires car, avec la fermeture des voies, les personnes qui venaient d’autres provinces pour faire les achats en gros, ne peuvent plus se rendre dans notre boutique. « , explique-t-elle.
Le mouvement d’humeur a débuté le lundi matin. Les commerçants se disent déterminés à obtenir gain de cause. Plusieurs des leurs, interrogés, affirment que le marché pourrait rouvrir ses portes demain.