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Ouagadougou : Le sucre SN SOSUCO, rare dans les supermarchés et les boutiques

Le sucre de la SN SOSUCO est prisé par certains citoyens de la capitale. Mais difficile d’en trouver dans les rayons de supermarchés, boutiques et même dans les étalages de marchés et yaars. C’est du reste le constat fait ce 19 mars par une équipe de 24heures.bf dans quelques quartiers de la ville de Ouagadougou. Des commerçants interrogés estiment que ce sucre ne leur permet pas de faire de bonnes affaires. 

De Bendogo à Wemtenga en passant par Wayalghin, Dassasgho, Zone 1, point de sachet de sucre blond, granulé, encore moins un carton de sucre en morceaux dans la quinzaine de commerces que nous avons visitée. C’est comme si les commerçants s’étaient passés un mot d’ordre. Ils ne vendent plus de sucre SN SOSUCO. Et pour cause, il n’est pas rentable, disent-ils. En effet, des commerçants estiment que le prix officiel fixé par l’Etat (800 FCFA pour le paquet de sucre en morceaux et 650 FCFA pour le granulé) ne leur permet pas de faire (assez) de bénéfices. Et ce n’est pas que cela ! Ces derniers confient avoir peur, très peur de se voir coller des amendes ou de voir leurs commerces fermés.

@24heures.bf

“S’il faut vendre ce sucre, ne pas rentabiliser et de surcroît s’exposer à des sanctions, nous préférons ne pas le vendre”, se plaint un boutiquier du quartier Wayalghin. Visiblement agacé et préférant ne pas révéler son identité.

A quelques pas de là, un autre commerçant, plus jeune et plus bavard que le précédent. “Mon patron a payé une amende de 75 000 FCFA parce que le prix du sucre SN SOSUCO n’avait pas été respecté”, affirme-t-il.

D’autres commerçants qui ont essayé de le vendre comme bon leur semble, ont vu leurs boutiques scellées. Des convocations leur ont été tendues au passage des services de contrôle. L’un d’eux, au quartier Bendogo, assis derrière son comptoir et d’un âge avancé, nous confie que, bien avant le début du carême, il a reçu au moins deux convocations par rapport aux prix de certains produits. Un client présent dans son alimentation au même moment, murmure quelques mots comme pour exprimer son mécontentement. “Cette histoire de sucre là…”, lâche-t-il, sans suite.

Les commerçants déclarent cependant préférer le silence, même si la situation ne leur plaît pas. “Si tu parles, on te recherche et on t’envoie au front”, lâche l’un d’eux au marché de “Zone 1” qui n’entend pas s’attirer des ennuis. Lui également a choisi de garder l’anonymat. L’Etat doit subventionner, dit-il, les prix des produits de première nécessité afin que la population puisse s’approvisionner.

Le constat, c’est qu’il y’a un bon moment que plusieurs commerçants ont arrêté de vendre le sucre de la SN SOSUCO, nous souffle le gérant d’une alimentation.

Du sucre granulé blanc dans un rayon

Dans les coulisses, nous apprenons que d’autres continuent cependant de le vendre mais pour éviter les problèmes, des grossistes ou demi-grossistes vendent le sucre sans délivrer de reçu de paiement. Dans ce genre de situation, en cas de contrôle, il n’y a aucun document pour justifier qu’ils l’ont acheté à tel ou tel prix.

Autre constat : le sucre blanc en poudre vit ses beaux jours dans les commerces. Partout où nous sommes passés, ce sucre ne manque pas et le kilo se vend à 700 FCFA. Dans des sachets transparents par kilo, demi kilo ou encore le quart du kilo. C’est selon le besoin ou la bourse du client.

Dans ce contexte, afin de mettre le sucre à la disposition de la population, le gouvernement a lancé une vente en détail du sucre SN SOSUCO. Mais l’information sur le sujet semble n’avoir pas assez circulé. “Il paraît que même au SIAO, il n’y en a pas”, s’écrit l’un de nos interlocuteurs au marché de la “Zone 1”.

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