Les dés sont jetés. L’Officier Général de l’Armée gabonaise, le Général Brice Oligui Nguema, est en passe de remporter l’élection présidentielle du 12 avril. Selon les résultats provisoires officiels publiés ce dimanche par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, le tombeur de Ali Bongo est élu avec 90,35 % des voix. Et pourrait bientôt se débarrasser de l’appellation “Président de la transition”. Et conquérir ainsi plus de légitimité.
Moins de deux ans après sa prise de pouvoir par la voie des armes, le Général Brice Nguema, ancien collaborateur de la famille Bongo, a organisé des élections. Mais pas pour “rendre le pouvoir à des civils” comme promis initialement. En effet, le 4 septembre 2023, lors de son discours d’intronisation, il avait promis de rendre aux Gabonais leur “dignité” et le pouvoir « aux civils ». Mais il a vite révélé ses réelles intentions. La Charte de la Transition élaborée sous son magistère a en effet prévu l’inéligibilité des dirigeants actuels, à l’exception du Président. Brice Nguema a ainsi été élu Président. Loin devant ses challengers.
Un scénario qui rappelle celui du Tchad. Où Mahamat Idriss Déby Itno qui s’est emparé du pouvoir en 2021 après le décès de son père (officiellement sur le champ de bataille contre les rebelles) a organisé des élections trois ans plus tard. Lui aussi avait promis à la communauté internationale (Union africaine et Union européenne) de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Mais il a remporté l’élection le 6 mai 2024, avec 61,03% des voix.
Plusieurs autres pays africains sont actuellement en transition. Au Sahel par exemple, des Officiers militaires ont pris le pouvoir au Mali, au Burkina et au Niger. Afin de booster la lutte contre le terrorisme. Ces dirigeants finiront-ils par se faire élire comme leurs homologues tchadien et gabonais ? Difficile, à l’heure actuelle, de répondre à cette question.
