L’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, en prison depuis fin juillet 2023, a déposé, ce 25 décembre, son dossier de candidature pour la prochaine présidentielle. Les éventuels candidats peuvent se manifester au plus tard ce mardi, à minuit.
Sonko a décidé de contourner l’administration sénégalaise, notamment la direction générale des élections, qui lui refuse la délivrance de fiches de parrainage. Il a déposé, ce 25 décembre, son dossier de candidature au Conseil constitutionnel.
Un juge sénégalais avait pourtant ordonné, le 14 décembre dernier, sa réintégration sur les listes électorales.
La semaine dernière, le représentant d’Ousmane Sonko a été empêché de récupérer les documents nécessaires à sa candidature à la Direction générale des élections. Ses avocats avaient ensuite annoncé leur intention de déposer la candidature de l’opposant, affirmant « faire confiance à la justice » face à un État qui cherche, selon eux, à l' »écarter » du scrutin.
“Je confirme qu’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont déposé leurs dossiers de candidature au Conseil constitutionnel », a indiqué l’un des Conseils de Sonko à l’AFP, sans donner de précisions.
Le parti d’Ousmane Sonko, le Pastef, a été dissous fin juillet par le gouvernement sénégalais. Sa candidature devrait donc être portée par une organisation politique autre que la sienne.
Dans cette dynamique, le parti “Sénégal en tête” (SET) a décidé de l’investir pour la course pour la magistrature suprême. Ce parti est dirigé par l’ancien ministre de la Communication, Moustapha Mamba Guirassy.
“Le parti S.E.T, à travers son bureau politique, a décidé d’investir officiellement Ousmane Sonko candidat à l’élection présidentielle de 2024. Au-delà de l’investiture, il s’agira pour nous de célébrer la victoire de la justice et de la vérité. Il s’agira de magnifier un symbole, celui du courage et du don de soi”, indique un communiqué du SET publié hier.
Les dirigeants du parti dissout, “Pastef-Les Patriotes”, avaient désigné le 19 novembre dernier, l’opposant Bassirou Diomaye Faye comme candidat à l’élection présidentielle du 25 février.
Ce dernier, inspecteur des Impôts, est, tout comme Ousmane Sonko, derrière les barreaux depuis avril 2023 pour “outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique”. Il avait critiqué sur les réseaux sociaux, le comportement de certains magistrats.
Le parti laissait cependant la voie ouverte à une candidature d’Ousmane Sonko.
Confiance
Le Conseil constitutionnel devrait annoncer, le 20 janvier 2024, la liste des candidats retenus pour la présidentielle.
Ousmane Sonko, impliqué dans un feuilleton judiciaire, sera-t-il retenu ?
Son camp, lui, est confiant : le maire de Ziguinchor sera candidat !
« On est certain que la candidature sera déposée et validée. Le Conseil constitutionnel est un organe juridictionnel et non politique », affirmait vendredi, l’un de ses avocats, Saïd Larifou, lors d’une conférence de presse à Paris.
Poursuivi pour « débauche de mineure », Sonko a refusé de se présenter à son procès. Il a été condamné, par contumace, à deux ans de prison ferme, par la justice sénégalaise.
Il est emprisonné depuis fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste » et « atteinte à la sûreté de l’État ».
Il considère tous ces chefs d’accusation comme une œuvre de l’administration Macky Sall pour l’écarter de la course à la présidentielle.
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