Dans une capture d’écran exposée par le ministère public, Alain Traoré dit « Alain Alain » traite « le Capitaine » de « sanguinaire ». Il s’agit d’un message adressé à Aminata Rashow. Interrogé par le procureur, il se défend.
« Le Capitaine est très bête et sanguinaire », écrit Alain Alain. Selon lui, l’identité du capitaine n’a aucunement été dévoilée. « Je n’ai pas précisé de quel capitaine il est question. Il y a eu un moment où des gens sont morts. Le président n’a pas réagi pendant plusieurs jours. J’étais choqué. C’est pour ça que je l’ai traité de sanguinaire. Je me suis dit que s’il n’a rien dit, il est capable d’exterminer des gens pour son pouvoir », déclare-t-il à la barre.
Dans la suite des conversations, il mentionne que le « petit dispose d’armes lourdes pour sa protection ». «Le contenu de ma conversation avec l’activiste Aminata Rachow était juste une opinion, monsieur le procureur. Après ce jour, je ne lui ai plus écrit», ajoute-t-il.
« Ce qui m’amène à votre barre, est la non dénonciation d’un appel à aller incendier le palais du Mogho Naaba. Et je vous ai dit ici que je n’étais même pas au courant du projet. Pour ce qui est de l’assaut à lancer, je vous ai dit que c’est Abdoul Karim dit Lota seul qui peut expliquer cela », poursuit Alain Alain.
« Assaut, un terme journalistique », selon Alain Alain
Auditionné par son avocat, Alain Alain nie toute implication dans l’affaire. « Je n’avais pas connaissance des troubles et si j’avais connaissance d’une telle situation, je serais la première personne à dénoncer », clame-t-il avec conviction. Pour lui, le terme « assaut » dont il fait cas dans sa discussion avec Aminata Rashow est un terme utilisé dans le jargon journalistique.
« Je pensais que l’assaut était la communion entre les journalistes et leaders d’opinions (…) Je ne pensais pas à des actions qui vont à l’encontre des normes. L’assaut est un terme journalistique qui signifie donner l’information », conclut-il.