
La fête de l’Aïd-El-Fitr marquant la fin du jeûne musulman sera célébrée ce 31 mars au Burkina. Quelques heures avant, des vendeurs de poulets et de moutons attendent toujours des acheteurs pour, disent-ils, “évacuer” leur stock. Constat d’une équipe de 24heures.bf cet après-midi dans des marchés et points de vente de la ville de Bobo-Dioulasso.
Il est 14h dans la “Cité de Sya”. Nous arrivons au point de vente de poulets de Yacouba Ouédraogo. Il est installé au bord d’une voie bitumée du quartier Bobo 2010. A proximité du lycée municipal Molo Sanou. Là, les poulets se vendent entre 3500 et 5000 FCFA. “Ça ne marche vraiment pas. Nous n’avons réalisé que quelques ventes”, confie-t-il. Et en plus, “il est difficile d’avoir des poulets afin de les revendre. Nous ne pouvons plus aller dans certains villages pour en acheter à cause de l’insécurité. Même dans les fermes, le prix est cher pour nous les revendeurs”.

Près de lui, un autre commerçant de volailles : Claude Yessien. Contrairement à son voisin, il a des motifs de satisfaction. “Nous sommes là depuis avant hier. Je suis venu avec plus de 500 têtes. Il ne reste qu’une trentaine”.
Nous voici à présent dans un “marché spontané” situé à proximité des rails, dans le quartier Colma. En face de nous, une dame d’une quarantaine d’années. Pour des raisons d’ordre personnel, elle a souhaité l’anonymat. Un client est sur le point de démarrer sa moto. Visiblement pas content, il remet des poulets qu’il voulait acheter à la vendeuse. “Les poulets de la dame sont chers. Je ne peux pas en acheter”, lance-t-il avant de s’en aller. Espérant avoir des prix abordables chez d’autres vendeurs. Ici, tous les poulets sont vendus à 5000 FCFA. Et pour ce dernier jour du Ramadan, le marché est timide, déplore la vendeuse. “Certainement parce que certains croyaient que la fête aurait lieu aujourd’hui”, affirme-t-elle, sans autres détails.
Le mouton, préférence des fidèles musulmans
Il est presque 15h. Nous progressons vers un petit marché de bataille situé à proximité de la Route nationale numéro 10. Dans le quartier Farakan. Un vendeur de moutons est en train de “débattre” avec des clients. Les négociations se terminent cependant en queue de poisson. Nous nous approchons de l’un des clients, visiblement nerveux, qui dit ne pas être disposé à nous écouter. Le vendeur, un jeune homme de la trentaine, se plaint, lui, des difficultés liées au jeûne. “Je suis en carême. Je ne peux pas parler actuellement. Mais si c’est pour acheter un mouton, je peux m’efforcer de vous écouter”, affirme-t-il, le visage désenchanté.

A proximité, Aboubakar Diakité, vendeur de mouton et de cabris. Là, l’atmosphère est accueillante. “ Hier, le marché était bon. Mais aujourd’hui, c’est le contraire”, se plaint-il. Il affirme n’avoir vendu que deux têtes de moutons depuis le matin. Les prix varient entre 50 000 et 135 000 francs CFA pour les moutons. Les cabris, eux, sont vendus à partir de 25 000 FCFA.
Halte maintenant au grand marché de bétail de Bobo-Dioulasso. Situé dans le quartier Nieneta. Il est presque 18h. Le marché est inondé de bétail. Abdraman Diallo est l’un des vendeurs. Chez lui, les moutons se vendent entre 75 000 et 250 000 FCFA. Assis sous un hangar, il affirme ceci : “Hier, samedi, nous avons vendu plus de cinq têtes. Mais depuis ce matin, nous n’avons pu rien vendre. Les clients trouvent que le prix est élevé. Alors que nous achetons les moutons assez loin, notamment à Fada, dans la région de l’Est”.
La fête de l’Aïd-El-Fitr sera célébrée demain lundi au Burkina Faso. Elle marque la fin de 30 jours de pénitence pour les fidèles musulmans.