Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a rencontré, le 1er mai, de hauts responsables du Système des Nations unies, à New-York, aux Etats Unis. Objectif : mener une offensive diplomatique pour que les « partenaires financiers » délient le cordon de la bourse.
Le ministre Traoré a campé le décor : il y a de gros efforts, dit-il, dans le processus de reconquête de l’intégrité territoriale. Avec « un nombre important de personnes déplacées qui ont regagné leurs localités ». Mais ces acquis, comme il le dit, « ont besoin d’être consolidés ». Le gouvernement a donc entrepris des initiatives susceptibles de permettre une « bonne réinsertion sociale » de ces populations. Mais les moyens financiers ne répondent pas toujours à l’appel. Surtout dans un pays éprouvé, depuis pratiquement dix ans, par le terrorisme.
Le ministre est donc allé plaider auprès des structures des Nations unies. Il leur a dit « de jouer un rôle d’interface entre le Burkina Faso et les partenaires financiers, pour lever le durcissement des conditions de financement d’une part, et pour susciter un nouvel élan dans la mobilisation des ressources d’autre part ». Déplorant, au passage, la manière donc les financements sont octroyés. Selon un communiqué du ministère publié ce 2 mai, « il a souligné la dangerosité de l’arrêt des financements par les partenaires, qui agissent, dit-il, sur la base des principes et non de la réalité, et qui dans cette posture, offrent plus d’espace aux groupes armés pour agir ».
Le ministre a d’ailleurs souhaité que ce message soit distillé lors de la prochaine rencontre entre les Nations unies et les acteurs humanitaires. Ce sera à Istanbul, en Turquie. Appel accueilli 5/5 par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Il a promis d’être le porte-voix du Burkina Faso à ce rendez-vous « stratégique ».
La Banque Mondiale entend également s’investir en faveur du Burkina Faso. Surtout en matière d’autonomisation des femmes, de planification familiale et de lutte contre la mortalité maternelle. Et cela se fera « sur la base des orientations du gouvernement burkinabè », précise le communiqué du ministère.
Il est même prévu des visites de responsables onusiens au Burkina. « Ces visites sont très importantes pour sonder le terrain et se faire une idée juste de la réalité et des besoins », affirme le ministre Traoré. Et comme pour signifier qu’ils entendent concrétiser ces initiatives, les deux parties « ont reconnu la nécessité » d’accréditer un nouveau coordonnateur du Système des Nations Unies au Burkina.