Dans un courrier daté du 10 novembre, adressé au ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL) annonce la reprise du transport de voyageurs entre Ouagadougou et Abidjan, à compter du 17 novembre. Cette décision fait suite à une demande adressée au Directeur de la SITARAIL par le ministère des Transports.
“Le premier train partira le 17 novembre 2023 de la gare de Ouagadougou”. Tel est l’essence de la note adressée par la SITARAIL, ce samedi, au ministre des Transports du Burkina, confirmant ainsi la reprise du transport de voyageurs entre Ouagadougou et Abidjan.
“Nous prenons bonne note de la réitération de votre forte demande de démarrer courant novembre 2023 le transport de voyageurs et mettons tout en œuvre à cet effet, sans pour autant pouvoir donner la garantie d’une exploitation exempte de tous incidents d’exploitation”, précise la SITARAIL.
La société met en circulation, à partir du 17 novembre, une rame par semaine composée de deux voitures (192 sièges) et de fourgons collecteurs.
Défis
Le « train voyageur » a été suspendu et le matériel roulant immobilisé depuis 2020 à cause de la Covid-19.
La pandémie de Coronavirus est passée mais la société note des difficultés liées à la situation sécuritaire dans le pays.
“Nous vous avons informé qu’au regard du contexte sécuritaire actuel et du caractère international de cette activité sensible, des questions devaient être traitées avec l’Autorité Concédante pour une reprise dans des conditions qui offriraient aux passagers la sécurité nécessaire et à SITARAIL un minimum de garanties sur les risques encourus”, rappelle la société.
Il s’agit en particulier, ajoute la SITARAIL, de la fiabilité et de la sécurité de l’exploitation d’un service passager sur l’infrastructure ferroviaire fortement dégradée.
La SITARAIL relève qu’en sa qualité de concessionnaire, il est de son devoir et de sa responsabilité de saisir l’autorité concédante de “ces importantes questions”.
“Nous condamnons la menace de blocage des convois de fret, contenue dans le courrier en date du 8 novembre 2023 de l’Association des commerçants du chemin de fer, que nous avons porté à votre connaissance, alors que le chemin de fer est un vecteur essentiel d’approvisionnement du Burkina Faso en produits de base, dont les hydrocarbures”, relève la SITARAIL. .
Enfin, un compromis
La décision de la SITARAIL de reprendre ses voyages à destination d’Abidjan est le résultat d’une longue concertation entre la société et le ministère de tutelle.
Le Directeur général de SITARAIL, dans une note adressée au ministre des Transports, Roland Somda, affirmait son inquiétude sur les risques sécuritaires et l’état dégradé du réseau ferroviaire avant la relance du « train voyageurs ».
Il a sollicité une décharge de responsabilité pour tous les dommages qui pourraient survenir avec la reprise du « train voyageur ». Dans sa réponse, le ministre Somda, tout en reconnaissant ces défis, affirmait que « le Burkina Faso dispose d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme qui prend entièrement en charge votre préoccupation se rapportant au contexte sécuritaire ».
« Le comité de gestion du Fonds d’investissement ferroviaire (FIF) a accordé des crédits supplémentaires pour faciliter les réparations et permettre la reprise de l’activité du transport «voyageurs », indiquait le ministre avant d’exhorter la société à reprendre ses activités.
Lire aussi |Le Burkina Faso autorise la reprise du « train voyageurs » Abidjan-Ouagadougou