La dernière base militaire française, installée au cœur de la capitale tchadienne, a été officiellement fermée ce 30 janvier. Le Président Mahamat Idriss Déby Itno s’en réjouit. Et il le dit sans détour, ce vendredi, lors d’une cérémonie consacrant le départ effectif des troupes françaises du Tchad : « C’est, au bas mot, un nouveau lever de soleil, au ciel d’un Tchad entièrement souverain et résolu à assumer son destin ». Il parle d’ailleurs « d’un événement sans précédent qui cristallise un symbole fort, une vision nouvelle et un engagement résolu (…), un jour exceptionnel dans la marche de notre pays, qui marque la fin effective de la présence militaire française au Tchad. Une première depuis 125 ans ! Je pèse et mesure parfaitement mes mots. Jamais cet accord n’a été dénoncé dans son essence et appliqué sur le terrain, comme nous venons de le faire ».
« Ce retrait bouclé par le décollage, de cette même base, du dernier avion milliaire français, hier à 15h50, représente une étape majeure franchie dans la nouvelle marche du Tchad, qui vise à repenser ses relations bilatérales et multilatérales avec l’ensemble des pays et au sein de diverses institutions internationales », affirme le Président Mahamat Idriss Déby Itno.
Le 28 novembre dernier, le Tchad avait rompu l’accord militaire avec la France. Et le 31 décembre, le Chef de l’Etat a été ferme. Il a sommé la France d’effectuer un « retrait intégral » de ses forces militaires du Tchad au plus tard le 31 janvier 2025. Et c’est ce qui a été fait.
Mais attention ! Il ne s’agit pas d’une rupture totale avec la France. La coopération entre les deux pays pourra continuer dans d’autres domaines, indique le Président tchadien. « En reprenant le contrôle total de toutes les bases militaires françaises établies dans notre pays, suite à la rupture de notre coopération militaire avec la France, nous ne rompons pas nos relations avec la France, mais nous mettons un terme à la dimension militaire de cette coopération. Cette précision mérite d’être soulignée dans la clarté la plus absolue », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter que le « Tchad restera ouvert au dialogue avec tous ses partenaires internationaux, y compris la France, dans le respect des principes sur lesquels se fondent les relations entre les pays ». Cela permettra, dit-il, de « s’affranchir de toutes formes de partenariats opaques, inadéquats ou sans impact réel sur la vie quotidienne de nos compatriotes ».
Il s’agit désormais de « renforcer l’autonomie du pays » et de « bâtir un avenir où notre sécurité nationale repose, d’abord et avant tout sur nos propres Forces de Défense et de Sécurité ». Et de « construire une armée encore plus forte, mieux équipée et capable de répondre aux menaces sécuritaires permanentes de notre temps, avec pleine efficacité et indépendance », a-t-il ajouté.
Place donc à de « nouvelles alliances basées sur le respect mutuel et sans perdre de vue les exigences de l’indépendance et de la souveraineté ». Le Président tchadien se veut clair à ce sujet : « Être souverain, dit-il, c’est avoir la capacité de dialoguer d’égal à égal avec les autres nations, de participer activement aux décisions importantes, tout en préservant notre identité et nos intérêts ».
Il appelle donc ses compatriotes à la vigilance et à s’investir pleinement pour le développement du Tchad. « Ce pays est grand et riche, nous avons toutes les possibilités et les potentialités pour le rendre encore plus grand ! », a-t-il affirmé.