Le Conseil de médiation et de sécurité (CMS) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a tenu, ce 8 février, une session extraordinaire sur le “projet de retrait” du Burkina, du Mali et du Niger de cette organisation. Les raisons avancées par les trois États “ne constituent que de la poudre aux yeux”, indique-t-il dans son rapport. “La véritable raison est leur intention de ne pas remplir leurs obligations au titre du traité et du protocole”.
Les dirigeants des trois États “n’ont nullement l’intention de renoncer, dans un futur proche, au pouvoir politique qu’ils ont obtenu par des voies non constitutionnelles”, indique le CMS dans son rapport.
Selon l’instance de médiation de la Cédéao, la position des trois pays voisins “pourrait être interprétée comme un stratagème visant à détourner l’attention de l’insistance de la Cédéao sur le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel”.
Elle invite donc le Burkina, le Mali et le Niger au respect du “Traité de la Cédéao”, notamment son article 91.
Selon cette disposition, le retrait d’un État membre prend effet un an après la notification.
Au cours de cette période, ces États doivent continuer de se conformer aux dispositions du Traité et s’acquitter des obligations qui leur incombent.
Le CMS note ainsi que “le processus de retrait a été entamé”, après la réception de la notification.
Il dit cependant être “profondément préoccupée” face à la décision des trois États membres de se retirer de la Cédéao.
Pour le CMS, ce retrait aura des “conséquences désastreuses au regard des implications socio-économiques, politiques, sécuritaires et humanitaires, en particulier pour les citoyens des trois États membres et sur le processus d’intégration régionale”.
Il exhorte donc ces pays à “revoir leur décision, dans l’intérêt de leurs citoyens et de leur postérité”.
Il préconise également le dialogue, la négociation et la médiation. Ces outils sont, selon le CMS, les meilleures voies pour “trouver des solutions face à leurs préoccupations légitimes”.
Le CMS “encourage la Cédéao à poursuivre son rapprochement et son ouverture à l’égard des trois États membres”. A “veiller (également) à ce que leurs préoccupations soient rapidement prises en compte”.
Le CMS invite par ailleurs la Cédéao à élargir “son champ d’action pour inclure les chefs traditionnels et religieux, les personnalités éminentes, la société civile et les femmes leaders dans la recherche de solutions durables”.
Il plaide aussi pour que la Force en attente de la Cédéao soit rapidement activée. Objectif : “lutter contre le terrorisme dans la région”.
Et ce n’est pas tout : “Il est nécessaire de convoquer d’urgence une réunion des ministres des Finances et de la Défense pour proposer des modalités de financement et d’équipement de la force antiterroriste avec des ressources communautaires”, indique le CMS.
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