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Saccage à la RTB2 Nord : Les OPM alertent sur une immixtion des autorités dans les médias (Communiqué) 

Des actes de vandalisme ont été perpétrés le 29 janvier, à Ouahigouya, dans le nord du Burkina. Une manifestation pour demander plus de sécurité aurait mal tourné. Des manifestants se sont alors adonnés à des actes de saccage au siège de la représentation régionale de la télévision nationale, la RTB2 Nord. Les autorités ont ainsi procédé à la suspension, jusqu’à “nouvel ordre”, des activités de la télévision. Dans un communiqué daté du 11 février, les Organisations professionnelles des médias (OPM) condamnent “ces actes de violence”. Elles apportent leur “solidarité aux confrères de la RTB2 Nord”. Elles estiment cependant que “les actes d’hostilité des populations contre les médias publics sont la résultante de l’immixtion grossière des autorités” dans le travail des journalistes. 

Selon les OPM, les populations de Ouahigouya, dans leur quête légitime de sécurité, ont déclenché des manifestations pour interpeller les autorités politiques, administratives, coutumières et militaires.

Les manifestants se sont alors rendus successivement au gouvernorat, au palais royal, au camp militaire Zondoma et à la RTB2 Nord.

Au siège de la RTB2 Nord, ils ont saccagé, entre autres, un véhicule sur cale et le panneau d’indication. Ils ont également, selon les OPM, brûlé des pneus dans la cour et brisé des vitres des locaux. “Un voisin du service qui s’est opposé à l’incendie du bâtiment a été blessé”.

Ph.d’illustration

Et ce n’est pas tout. Selon les Organisations de médias, les manifestants ont emporté du matériel de la télévision, notamment un sac contenant un ordinateur portable, des disques durs, des clés USB, des téléphones portables du personnel. “Deux motos appartenant aux vigiles ont été caillassées”.

Les manifestants reprocheraient à la RTB2 Nord de n’être pas allée couvrir leur manifestation.

“Sous la menace d’un lynchage par la foule, les journalistes ont été exfiltrés grâce à la dextérité d’une équipe de la police, évitant ainsi le pire”, confient les OPM.

Elles déclarent avoir toujours “défendu le droit des populations à l’information, y compris leur droit à se faire entendre à travers les médias et particulièrement les médias publics”.

@DR

Toutefois, les OPM disent “reprouver toute forme de violence contre les médias, leurs installations et leurs personnels”.

Elles condamnent donc “ces actes de violence et apportent leur solidarité aux confrères de la RTB2 Nord”.

“Les actes d’hostilité des populations contre les médias publics sont la résultante de l’immixtion grossière des autorités dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information”, ont-elles lancé.

Les OPM préconisent donc la liberté de presse comme solution.

“ Pour prévenir ces genres d’actes, les gouvernements doivent laisser les médias publics travailler en toute indépendance. C’est à cela que nous invitons le gouvernement de Transition du Capitaine Ibrahim Traoré”, ont-elles ajouté.

La responsabilité des journalistes et des responsables des médias est également évoquée.

Ces derniers sont invités à “s’instruire de l’histoire de notre pays”. Et à “se mettre à la hauteur des aspirations du peuple”.

Le peuple s’est toujours battu, souvent au prix d’énormes sacrifices, pour assurer l’indépendance des médias, rappellent les OPM.

“Au nom des sacrifices multiples consentis par le peuple, nous devons nous battre afin que chaque opinion puisse être prise en compte dans nos programmes. C’est la seule manière de mériter la confiance du public”.

Les journalistes et les responsables des médias publics “doivent toujours demeurer professionnels dans le traitement de l’information”. Et garantir aux citoyens, “un accès libre et équitable aux médias publics et à une information de qualité”.

Les OPM lancent un appel au gouvernement, singulièrement au ministre chargé de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo. Il est invité à “s’inscrire dans une dynamique de renforcement de l’indépendance et du professionnalisme des médias publics conformément aux lois CNT de 2015”.

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