La 16ᵉ édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) se tient malgré le contexte sécuritaire difficile que vit le Burkina Faso, pays organisateur. Dépeint par plusieurs organismes comme une zone à fort risque sécuritaire, le pays a décidé de tenir cette édition en signe de résilience, malgré les nombreux défis sur le plan sécuritaire.
Placée sous le thème « Artisanat Africain, levier de développement et facteur de résilience des populations », l’édition 2023 du SIAO a mobilisé des centaines d’artisans venus de 23 pays dont l’Inde, l’Iran et le Pakistan. Pour ces artisans, la participation au SIAO 2023 est une façon de soutenir le Burkina Faso qui fait face à de nombreux défis sécuritaires.
Khady est une exposante sénégalaise rencontrée sur les lieux du SIAO. Pour elle, il n’y avait pas de raison de manquer cette édition qu’elle dit attendre depuis cinq ans, après l’annulation de l’édition de 2020 du fait de la Covid-19 et le report de celle de 2022 à cause de la situation sécuritaire. Participer au SIAO est une coutume qu’elle tient de son père. Elle décide de venir, car la résilience des populations est forte. « Comme il y a des gens qui vivent ici, qui restent ici, qui n’ont pas fui, pourquoi nous, on aura peur au point de refuser de prendre part au SIAO ? ».
Pour Latifatou, accompagnante de la délégation du Togo, il y a plus de peur que de mal. Elle est confiante quant à l’éradication de l’hydre terroriste « avec la complicité des autres chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest, des dispositions sont prises afin de venir à bout du terrorisme dans notre région ; voilà pourquoi nous avons pris à cœur de nous déplacer au Burkina ». Elle affirme avoir un peu peur, mais espère que tout ira bien.
Valentin, exposant venu du Cameroun, ne croît pas à tout ce qui est dit sur les réseaux sociaux. Il a donc décidé de ne pas manquer ce qu’il appelle « la vitrine de l’artisanat Africain ». Selon ses propos, « il faut prendre le risque de vivre au plus près ce qui est dit et ne pas croire aveuglément tout ce qui est dit ». Il ajoute que « la présence de la première autorité du pays à l’ouverture officielle me réconforte sur ma position. Je sens que le Burkina Faso est sur la bonne voie pour la reconquête de son territoire ».