Au Burkina Faso, la situation sécuritaire impacte le monde des affaires. Les petites et moyennes entreprises (PME) ne sont pas en reste. À cause des attaques terroristes, beaucoup d’entreprises sont obligées de mettre la clé sous le paillasson ; d’autres par contre optent pour une reconversion de leurs activités. C’est du moins le constat fait par le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES).
S’il ne fait nul doute que l’avènement du terrorisme au Burkina Faso a impacté tous les domaines d’activités, il est tout de même nécessaire de s’interroger sur le sort des petites et moyennes entreprises au Burkina Faso. Une situation que vivent tant bien que mal ces derniers.
Le FBDES qui accompagne les entreprises dans leur processus de création et de développement, subit au quotidien l’influence de la crise sécuritaire. « Il y a des projets que nous avons financés dans les zones à fort défis sécuritaires et qui malheureusement se retrouvent sans suite du fait des menaces des groupes armés. Du coup, les bénéficiaires abandonnent leurs projets ou se reconvertissent vers d’autres activités afin de pouvoir solder leurs prêts », explique Issouf Kaboré, chargé d’Etudes au FBDES.
A titre d’illustration, il explique qu’un jeune entrepreneur avait bénéficié d’un financement afin d’implanter un champ de cactus pour la fabrication de produits cosmétiques dans la région du Sahel. Il a dû renoncer à son projet suite à des injonctions de groupes armés. A l’en croire, l’inaccessibilité des sites, dû à la situation sécuritaire, rend difficile le suivi des projets.
« Il y a des régions dans lesquelles nous avons financé des projets, mais nous ne pouvons plus avoir accès à ces zones. Même quand on y va, c’est la peur au ventre », confie-t-il. Avec le déplacement des populations, le FBDES perd de vue certaines entreprises. « Il y a des entreprises qui ont bénéficié de financement ; quand elles ont commencé leurs activités, elles ont reçu des menaces. Ces personnes sont obligées de se déplacer vers la ville. Dans ces cas-là, il nous est difficile de les retrouver. C’est possible même que certains aient été tués », déplore M. Kaboré.
Face à cette situation d’insécurité, le FBDES assouplit ses techniques de recouvrement en élargissant le délai afin de permettre aux entreprises touchées par la situation sécuritaire de rembourser leurs dettes.