Le gouvernement français a décidé, le 4 août, de suspendre l’octroi de visas aux ressortissants du Burkina Faso et du Mali. Mais des voix s’élèvent de plus en plus pour déplorer cette décision. Karim Ben Cheïkh, député à l’Assemblée nationale française, exprime ses inquiétudes quant aux répercussions diplomatiques de cette mesure. Il s’agit, dit-il, d’une décision contre-productive.
L’annonce récente du gouvernement français de suspendre la délivrance de visas aux citoyens du Burkina Faso et du Mali suscite de vives réactions au sein de l’Assemblée nationale française. L’un des députés de la 9ème circonscription des Français établis hors de France, Karim Ben Cheïkh, estime qu’il s’agit d’une « décision totalement injuste et contre-productive ». Il exprime sa désapprobation envers cette démarche, soulignant qu’elle pourrait nuire à la réputation et à l’image de la France. « Pour la deuxième fois après le regrettable précédent au Maghreb entre septembre 2021 et fin 2022, nos autorités mettent à mal l’image de la France aux yeux des populations qui lui portaient confiance et respect en les prenant en otages par le biais de l’accès aux visas », précise le communiqué.
Cette décision jugée « unilatérale » aura, dit-il, des conséquences sur les ressortissants de ces deux pays et les coopérants: « Je pense aux nombreuses familles qui ne pourront plus se réunir. Je pense aux conjoints et conjointes de Français qui ne pourront plus faire valoir leur droit à la mobilité. Je pense aux élèves étrangers de nos écoles françaises qui ne pourront plus poursuivre leurs études en France ».
Et même sur le plan des relations diplomatiques, cela aura de graves conséquences, estime le député. Cette mesure risque de fournir des arguments aux détracteurs de la France et de compromettre les efforts de rapprochement et d’apaisement entre les nations. Selon lui, cette option de la France va à l’encontre des principes de justice et d’équilibre que ce pays cherche à promouvoir dans ses relations internationales. Il appelle donc le gouvernement français à reconsidérer cette décision et à prendre en compte les implications diplomatiques et sociales qu’elle engendre.
Peu avant la suspension de la délivrance des visas, la France avait déclaré le Burkina Faso et le Mali « zones rouges », enjoignant ses ressortissants d’éviter ces deux pays.